Résumé de la 29e partie - On insinue que Norma aurait tenté d'empoisonner sa belle-mère... Jeune homme, vous devez admettre que lorsque des rumeurs de cette sorte circulent, elles se rapportent toujours au mari. — Quoi ? Le pauvre Andrew ? Peu probable, à mon avis. — C'est aussi mon opinion. — Mais, que fabriquiez-vous à Crosshedges ? Vous êtes détective ? — En effet. Mais, je ne me suis pas rendu là-bas, pour mener une enquête sur une histoire d'empoisonnement. C'est tout ce dont je puis vous assurer. Il s'agit d'une affaire extrêmement confidentielle. — Qu'entendez-vous par là ? — Je suis allé rendre visite à Sir Roderick. — Le vieux gâteux ? Il est complètement hors d'usage, non ? — C'est un homme qui est en possession d'un grand nombre de secrets. Il a eu une activité très importante au cours de la dernière guerre. Il connaissait beaucoup de monde. — Tout cela est terminé depuis longtemps ! — Bien sûr ! son rôle est achevé depuis longtemps. Mais ne comprenez vous pas qu'il y a un tas de choses qu'il est utile de connaître ? — Quel genre de choses ? — Les visages, par exemple. Un visage très connu que Sir Roderick pourrait se rappeler. Une attitude, une façon de s'exprimer, de marcher, un tic... Les gens se souviennent de ces détails, surtout les vieilles personnes. Elles oublient ce qui s'est passé récemment, mais gardent en mémoire ce dont elles ont été témoins, disons... vingt ans plus tôt. Ainsi, elles ont le souvenir fidèle de quelqu'un qui cherche à faire oublier ce qu'il était à cette époque. Ces gens âgés peuvent ainsi vous renseigner sur un homme ou une femme qu'ils ont connu ou sur une aventure à laquelle ils ont été mêlés... Disons que j'ai rendu visite à Sir Roderick pour qu'il me fournisse certaines informations. — Vraiment ? Et il vous les a données ? — Je suis assez satisfait. David contempla Poirot d'un air incrédule. — Je me demande à présent... Vous êtes-vous rendu là-bas pour voir le vieux ou pour voir la petite fille qui lui tient compagnie ? Aimeriez-vous savoir quelle place elle occupe dans la maison ? Je me le suis moi-même souvent demandé. Pensez-vous qu'elle s'y soit insinuée pour soutirer elle aussi des renseignements au vieux ? — Cette jeune personne m'a fait l'effet d'être très dévouée, très attentionnée... comment la nommerais-je... secrétaire ? — Un mélange d'infirmière, de secrétaire, de demoiselle de compagnie pour oncle solitaire. On pourrait lui trouver un tas de qualificatifs, n'est-ce pas ? Il est fou d'elle. Vous en êtes-vous aperçu ? — Dans les conditions où vit ce vieillard, cela n'a rien d'extraordinaire, protesta Poirot assez sèchement. — Je puis vous assurer qu'il y a au moins quelqu'un qui ne l'aime pas et c'est notre Mary. — Peut-être cette jeune fille ne l'aime-t-elle pas non plus ? (A suivre...)