Portrait La passion des courses et des chevaux peut «prendre» son individu sans qu?il y ait une quelconque explication. «A chacun son vice : certains courent les femmes, d?autres boivent? Moi, mon vice c?est le turf.» Quand il parle, Mohamed, maigre, brun, 1,70 m environ, a tout l?air de vivre dans un autre monde, celui de la passion des courses et des chevaux. Pour cet homme de 45 ans, habitant à El-Harrach, la vie ne semble avoir aucun sens sans le turf. Ce jeu ne vaut rien pour beaucoup, mais pour Mohamed, rien ne vaut le turf. «Je ne peux vraiment pas m?en passer, Allah ghaleb», dit-il, avant d?ajouter sur un air nostalgique : «Mon histoire avec le turf a commencé il y a de cela 22 ans. A l?époque, j?avais 23 ans. Tout jeune que j?étais, je suis tombé amoureux de ce jeu.» Chaque jour que Dieu fait, Mohamed dépense une moyenne de 600 DA dans le turf. «C?est peu par rapport à ce que d?autres turfistes laissent comme argent, ici, au cercle de l?USMMC ou ailleurs», se justifie-t-il. Mais comment fait-il pour se débrouiller l?argent nécessaire ? Silence. Travaillant la nuit, il consacre ses journées à sa passion, sa raison de vivre. Dans ses poches, il y a toujours un carnet de turf. «Vous savez, je viens juste de m?acheter un autre carnet. Il y a des jours, comme aujourd?hui, où je ne me contrôle pas du tout.» Estimant que les courses ne se déroulent pas toujours dans la régularité et qu?il y a trop de magouilles dans le milieu, Mohamed ne compte pas, pour autant, renoncer à son loisir. «Je n?y pense même pas, car je sais d?avance que je n?y arriverai jamais, rani m?doued (je suis un fou du turf)», martèle-t-il. Les plus grosses sommes remportées par Mohamed depuis qu?il a commencé à jouer au turf se situent autour de 6 000, 7 000 DA, «pas plus». Néanmoins, ce n?est pas vraiment le désir de gagner de l?argent qui semble le pousser à se rendre quotidiennement au bureau du PMU du coin pour faire ses paris. «Je le fais presque machinalement. J?aime énormément les courses et les chevaux. C?est cet amour qui me pousse à chaque fois à mettre la main à la poche pour acquérir ma dose», conclut-il.