Liberté - Les dangers de l'imitation des produits sont connus. Ces derniers sont exposés à la vente au public en l'absence d'une règlementation claire. Ce sont de véritables réseaux maffieux qui se sont chargés de l'importation et de la vente au public des produits de la contrefaçon dans tous les créneaux, allant de la cigarette, des câbles électriques aux produits de large consommation en passant par les médicaments. Ils sont exposés à la vente en toute liberté. Selon une enquête du ministère du Commerce, il existe trois types de produits contrefaits dans notre pays. «18% des produits sont d'origine inconnue, 40% sont des produits contrefaits fabriqués localement et 41,34% sont importés». Il suffit de visiter ce qui est exposé à la vente pour se rendre compte de la gravité du phénomène qui met le citoyen dans l'embarras puisqu'il n'a plus le choix et porte atteinte à l'économie nationale en l'absence d'une règlementation claire. C'est ainsi qu'un inspecteur de la répression des fraudes et de la qualité dit avoir les mains liées pour intervenir lorsque des produits contrefaits sont exposés à la vente au su et au vu de tout le monde. «Même si les pouvoirs publics, par le biais du centre algérien du contrôle de la qualité et de l'emballage, font des efforts afin de contrecarrer ce phénomène, il reste que le vide juridique existant ne permet pas à nos services de mettre sous scellés par exemple un entrepôt de produits contrefaits. Ce qui permet au contrevenant de déplacer son produit, le temps que le procureur délivre un mandat de perquisition aux services de sécurité. Un huissier de justice ne se déplace pas aussi facilement pour établir un inventaire des produits douteux. C'est toute une procédure bureaucratique qu'il faut mettre en branle pour arriver à nos fins», dit-il. De par son expérience, notre interlocuteur dit qu'il est vraiment très dur de lutter contre les groupes maffieux spécialisés dans la contrefaçon qui s'implantent partout. «Dans certaines villas en construction, allez deviner que des chaînes de production clandestines et de la contrefaçon s'y implantent chaque jours. Des villas de grand standing dans des quartiers résidentiels servent d'entrepôts à des produits contrefaits importés. Ils sont aussi présents dans des villages reculés et les nouvelles cités où ils passent inaperçus», regrette-t-il. Pour lui, face à la faiblesse de l'appareil répressif, le seul moyen de lutte efficace contre ce fléau qui ne cesse d'activer en toute liberté et de prendre de l'ampleur, «c'est le boycott du consommateur». Il estime à ce propos que «la télévision nationale doit jouer son rôle en informant les citoyens pour ne pas acquérir les produits de la contrefaçon». A la question de savoir si le citoyen avait le choix pour faire abstraction des produits contrefaits, notre interlocuteur reconnaît : «Oui, mais en mettant le prix».