Carences - L'état déplorable des routes, le manque d'hygiène, l'insécurité et l'oisiveté sont au centre des préoccupations des habitants de ce chef-lieu de daïra. Ce n'est pas fortuit que la population du chef lieu de daïra des Issers manifeste souvent sa colère à l'égard des responsables locaux pour réclamer une réelle prise en charge de leurs multiples problèmes qui se conjuguent au quotidien. Pas un seul week-end ne passe en effet sans que les services de sécurité relèvent des mouvements de protestation des populations de cette contrée située à une soixantaine de km de la capitale et où se succèdent les attaques de la nébuleuse criminelle qui poursuit ses actes de terrorisme. Des dizaines de victimes sont malheureusement recensées à chaque descente de ces groupuscules qui sèment la mort. Il est 10 heures lorsqu'on baisse les voiles en cette matinée brumeuse au niveau de cette commune. Premier constat : les routes sont de véritables gouffres, la poussière enveloppe l'environnement, des commerces légaux ou non squattent les chaussées, une jeunesse sans repères assise à même des bouts de carton et sur des pierres se regroupe pour parler de tout et de rien, si ce n'est d'un avenir sombre. En traversant un barrage fixe obstrué par de grands blocs de pierre, nous restons éberlués par l'état déplorable du marché communal. Il est dans une situation de ruine, des centaines de tonnes de détritus sont entassées pêle-mêle. De l'autre côté de ce marché, les marchands de vêtements côtoient les marchands de poisson et ceux de fruits et légumes. L'anarchie est tellement visible qu'elle fait dire à plusieurs citoyens que leur commune, pour sortir de son marasme, devrait être «gérée par un général de l'armée pour mettre un frein au comportement négatif des élus locaux qui se sont succédé à la tête de ce chef lieu de daïra». Pas une seule voix ne s' élève pour faire les éloges d'une quelconque réalisation. C'est, au contraire, le moment propice pour ces citoyens de déverser la haine et le mépris qu'ils vouent aux élus locaux. «Cela fait plus de dix mois que les services de ramassage des ordures ne viennent plus faire leur travail au niveau de ce marché. Soit depuis le départ de l'ancien concessionnaire qui a mis les clefs sous le paillasson pour un désaccord avec le maire de la commune», nous dit-on un peu partout au niveau des différents étals de fortune de ce qui reste de ce marché communal. Dans l'autre espace de cet emplacement qui a perdu sa vocation, il faut transiter par des monticules d'ordures et faire attention aux «bataillons» de rats qui pullulent, pour se rendre aux sanitaires publics. Là aussi, les remontrances envers les élus locaux sont de mise. «Depuis bien longtemps, personne ne s'intéresse à l'aspect hygiénique de ce marché», nous indique le gestionnaire de ce lieu.