Résumé de la 1re partie A minuit douze, le 3 avril 1943, le chef pilote du bombardier B24 américain Lady be good, demande à sa base de Libye un relèvement goniométrique. Le pilote décide de faire quelques cercles. A chaque tour, les deux hommes se sentent plus intrigués : il s?agit d?un avion, un quadrimoteur? Par moments, le soleil se reflète dans les vitres du poste de pilotage et les tourelles du mitrailleur. Hormis les hélices tordues et l?empennage arrière qui s?est détaché, il paraît presque intact. «C?est un B 24 américain de guerre, dit le pilote. Il y en avait plusieurs escadrilles basées au Nord, près de la côte. Celui-ci s?est posé sur le ventre.» Le pilote, qui craint d?être à court d?essence, effectue un dernier virage et met le cap vers l?oasis de Koufrah, à 225 kilomètres. Mais le prospecteur, près de lui, reste songeur. Cet avion qui s?est posé sur le ventre !? Qu?est devenu son équipage ? Des cadavres sont-ils encore dans l?appareil ? Certainement pas, puisque l?avion est presque intact. Un avion est-il venu les secourir ? Ont-ils été faits prisonniers ? «Il faut quand même que je me renseigne», pense le prospecteur. Un an plus tard, le 16 juillet 1959, soit seize ans et trois mois après la chute du Lady be good, un convoi de trois camions s?élance dans le désert en direction de l?épave, sous la direction du capitaine Fuller et de Karadzic, un spécialiste du désert. Sous le soleil torride, dans un nuage de poussière, le capitaine Fuller relit son dossier. Pendant un an, on a fouillé les archives pour découvrir que le bombardier B 24, immatriculé 4 124 301, a été porté manquant le 4 avril 1943, au retour d?un raid sur Naples. Les neuf membres de l?équipage ont été portés disparus. Cet avion s?appelait le Lady be good. Pendant un an, les services officiels, puis les Européens vivant en Libye, enfin les journalistes, se sont interrogés sur le sort de l?équipage du Lady be good. Des rumeurs couraient dans toutes les oasis libyennes, laissant entendre qu?il y aurait eu des survivants. Pour les uns, un convoi italien aurait capturé huit ou neuf Américains. Pour les autres, ce seraient des nomades qui les auraient faits prisonniers pour obtenir une rançon. Enfin, certains prétendent que les survivants vivent encore, tels des Robinsons dans une oasis perdue, quelque part dans le désert. Pour Fuller, cette dernière hypothèse est invraisemblable. Mais il faut bien admettre que de toute façon, les neuf membres de l?équipage du Lady be good n?ont pas dû attendre la mort dans leur avion intact. Donc, morts ou vifs, il faut bien qu?ils soient quelque part. Après deux jours de route dans cette immensité lugubre et sous un soleil accablant, les trois camions s?arrêtent? Les hommes, l?un après l?autre, descendent, secouent le sable qui les recouvre des pieds jusqu?aux cheveux, sans pouvoir détacher leurs yeux de l?épave du Lady be good. Elle est là, devant eux, intacte. Y a-t-il des cadavres derrière les vitres à peine obscurcies de poussière du poste de pilotage ? On ne le dirait pas. «C?est incroyable, dit Karadzic? Incroyable !» En effet, on croirait que le Lady be good a atterri il y a quelques heures, quelques jours tout au plus. Le désert l?a miraculeusement conservé. Les deux hommes s?approchent? Comme l?avion s?est posé sur le ventre, il leur suffit de se lever sur la pointe des pieds pour regarder à travers la vitre du poste de pilotage? il paraît désert. Le capitaine Fuller parvient à faire glisser l?une de ces vitres. Quelques instants plus tard, ils sont dans la carlingue du Lady be good. Tout de suite, leur regard est attiré par un détail : une bouteille thermos. Karadzic l?ouvre, la sent, l?incline, trempe un doigt et le porte à ses lèvres? du café ! (à suivre...)