Résumé de la 2e partie L?avion s?est écrasé, il a été retrouvé à Koufrah, posé sur le ventre, mais l?équipage a disparu. 13 ans après, un convoi part à la recherche des 9 membres. Sur le plancher, des tablettes de chewing-gums, des boîtes de rations, des paquets de cigarettes dont l?enveloppe est décolorée par le soleil. Les combinaisons de vol à haute altitude sont à leur place. Mais les parachutes? Les hommes cherchent, plus de parachutes ! Pendant des heures, ils fouillent, inventorient l?épave? et font un certain nombre de constatations. D?abord, les «mae west», les bouées utilisées en cas d?amerrissage forcé, ne sont plus là. Il n?y pas de trace d?évaporation d?essence dans les réservoirs ; donc, l?atterrissage n?a pas été causé par une avarie mécanique, mais par une panne sèche? L?avion se serait-il perdu à la suite d?une panne des instruments de navigation ou de radio ? Il ne semble pas : le compas, le goniomètre sont en état, la radio aussi. Les survivants ont dû emmener le journal de bord, car il est introuvable. Karadzic et Fuller, lorsqu?ils ressortent de l?avion, restent longtemps silencieux. Enfin, Karadzic se décide à émettre une hypothèse : «Ils ont peut-être sauté en parachute ! ? Si l?appareil a été abandonné en plein vol, remarque Fuller, il est étrange qu?il se soit posé sur le ventre, presque sans dommage. Mais c?est possible. Et dans ce cas, on peut admettre que les aviateurs ont cru sauter au-dessus de la mer puisque les mae west ne sont plus à bord.» Fuller et Karadzic imaginent la stupeur de ces hommes touchant le sol ferme, alors qu?ils s?attendaient à plonger dans la mer ! Sans doute pensent-ils d?abord qu?ils viennent d?atterrir sur une plage et ils guettent le murmure de la mer? Ils comprennent probablement très vite qu?ils viennent de se poser dans le désert. Le chef pilote a dû faire l?appel de ses hommes. Tous étant rassemblés, chacun a dû faire l?inventaire de ses poches? En fait de vivres, ils n?avaient sûrement presque rien ! Ils sont sûrement partis vers le nord, sachant que c?est là que se trouve la côte. Ils ont dû marcher la nuit. Le capitaine Fuller, estimant que l?épave, si fascinante qu?elle soit, ne peut plus rien leur apprendre, donne le signal du départ. Son intention est d?effectuer de larges cercles autour du Lady be good. Les trois camions se séparent. Fuller vient à peine de parcourir une dizaine de kilomètres, qu?il reçoit un message du camion de Karadzic, qui lui demande d?accourir. Quelques instants plus tard, ils se penchent sur le sable où sont parfaitement visibles, à peine brouillées par le vent de sable, les traces de très gros pneumatiques. «Si j?en crois les dimensions des pneus et leur dessin, il s?agit de camions militaires italiens, dit Karadzic. ? Selon vous, ces traces auraient donc plus de seize ans ? ? Oui? certainement. Aucun camion de ce modèle n?a roulé dans ce désert depuis cette époque. ? Croyez-vous que ces camions aient emmené les survivants du Lady be good ? ? Je ne pense pas. Les camions sont passés avant? Quand le Lady be good s?est posé, les Italiens avaient déjà abandonné cette partie du désert? Mais, probable que les survivants ont vu ces traces et qu?ils les ont suivies dans l?espoir qu?elles les conduiraient quelque part.» Voilà donc le convoi reformé, roulant lentement sur les traces de ces camions italiens, gravées dans le sol du désert depuis plus de seize ans. Il faut dire que pendant tout ce temps, la pluie n?est peut-être tombée que deux ou trois fois, courte et peu abondante, à moins qu?il n?ait pas plu du tout. Et le désert est si plat que le sable ne s?accroche nulle part. (à suivre...)