Résumé de la 3e partie Après deux jours de route, les hommes arrivent à destination et découvrent l?épave du B24. Là encore, Fuller et Karadzic peuvent imaginer ce qui s?est passé il y a seize ans. Les aviateurs devaient marcher depuis plusieurs heures et sans doute faisait-il encore jour lorsqu?ils ont découvert les empreintes de ces camions italiens. La joie a dû les envahir. Ils se croyaient perdus dans le désert, et voilà que des traces venaient les rassurer. Il y avait d?autres hommes, ils étaient peut-être passés quelques heures avant. Facile de les imaginer, suivant cette piste, comme Fuller et Karadzic, mais à pied? Ils doivent scruter l?horizon, croyant à chaque instant discerner, vibrant de soleil et de chaleur, la silhouette miraculeuse des camions. Qu?ils soient amis ou ennemis, peu importe, puisqu?ils doivent les délivrer de cette marche douloureuse, sous le soleil qui les accable. Il y a une demi-heure que le convoi de Fuller et Karadzic roule, quand leurs regards se portent vers un minuscule détail dans l?immensité du désert? Deux chaussures ! Tous les hommes du convoi font cercle autour de ces deux chaussures de cuir, brûlées par le soleil. «Des chaussures américaines, dit Fuller. Elles appartenaient à l?un des hommes du Lady be good. Mais pourquoi diable les avoir plantées là ? ? C?est clair, dit Karadzic. Regardez comment elles sont disposées?». Les deux chaussures forment un angle aigu, comme la pointe d?une flèche indiquant la direction prise par les naufragés? Reste à déterminer à l?intention de qui ces malheureux avaient tracé cette flèche. Pour un sauvetage éventuel ? A moins que des camarades, égarés au moment du saut, ne soient restés en arrière ? Le convoi a repris sa route. Le feu du soleil pèse sur Fuller et Karadzic, malgré les vêtements légers et la tôle qui les abrite. Ils pensent aux survivants du Lady be good qui, seize ans auparavant, supportent la même chaleur qui cuit la peau et assèche les poumons. Sans doute n?ont-ils que quelques gorgées d?eau pour apaiser leur soif. Combien de temps vont-ils survivre ? A peine deux jours, à moins d?un miracle? La rencontre des Italiens, par exemple? La journée s?achève sans aucune autre découverte. Fuller ordonne de dresser les tentes. A l?aube, le convoi repart. A dix heures du matin, un cri : «Une autre signe !» C?est une seconde flèche, faite cette fois avec des courroies de parachute, maintenues par des pierres et indiquant toujours la direction de la piste des camions italiens. Oppressés, sentant qu?ils approchent du drame du Lady be good, Fuller cherche d?autres vestiges. Il en trouve bientôt : six taches d?un jaune délavé, des bouées de sauvetage? les «mae west» que le pilote du Lady be good croyait jeter à la mer. Trente-cinq kilomètres plus loin, le convoi stoppe encore. D?autres traces de roues apparaissent. Cette fois, orientées nord-nord-est. Est-il possible que le miracle se soit produit, que les aviateurs aient rencontré un convoi ? Karadzic examine les empreintes de pneus. «Des camions britanniques? Ils sont passés à peu près à la même époque que les camions italiens.» (à suivre...)