Réserves - Les subventions accordées par l'Etat à la filière lait notamment celle destinée à la production du lait conditionné, doivent être ciblées et réduire la facture des importations de la poudre. C'est là, l'un des nombreux sujets sur lesquels sont revenus les nombreux participants à la conférence de presse tenue, hier, à la Safex sous le thème : «Le renouveau de la filière lait, une bataille pour réduire notre dépendance». Prélude à la tenue prochaine, du 19 au 22 du mois en cours, de la 13e édition du désormais incontournable rendez-vous international qu'est le «Sipsa Agrisime et Agrofood», placé, cette année, sous le slogan : «De l'étable à la table, la valorisation des produits agricoles et d'élevage, un défi au bénéfice du consommateur.» «Jusqu'à quand l'Etat va-t-il continuer à subventionner le lait à plus de 50% de son prix réel», s'est interrogé Abdelhamid Soukehal membre de la Fondation Filaha Innov à propos du lait pasteurisé conditionné en sachet cédé au consommateur à un prix administré de 25 DA/litre. Pour lui, cette subvention «ne va pas durer éternellement» parce que le bas prix du produit «engendre des trafics monstres», citant des cas de gens qui utilisent le lait subventionné pour allaiter les agneaux, fabriquer des produits dérivés (yaourt et fromage) ou même pour le vendre aux frontières. «Dans aucun pays au monde les prix des produits alimentaires sont aussi inférieurs aux prix de la production», a-t-il encore ajouté. Pour soutenir le pouvoir d'achat, l'Etat vend la poudre de lait aux transformateurs à un prix inférieur à celui du marché international sous condition que cette poudre soit destinée exclusivement à la production du LPC (lait en sachet) auquel devrait être ajoutée une quantité de lait cru issu de la production nationale. Mettant à l'index cette pratique, il ajoutera que «l'Etat est en train de subventionner l'importation et la contrebande. Il proposera comme mécanisme de rechange la distribution du lait gratuitement dans les écoles pour contribuer à l'équilibre alimentaire et consacrer les sommes «faramineuses» allouées aux importations, au soutien des éleveurs et au développement de la production nationale. Abondant dans le même sens, le président du Conseil interprofessionnel du lait (CIL), Mahmoud Benchekour, a estimé, pour sa part, que «certes, le prix actuel du lait est conçu pour soutenir le pouvoir d'achat, mais il (le prix) pose problème à l'éleveur qui produit son lait à un coût élevé». «Ce prix (administré) ne se trouve qu'en Algérie», a-t-il dit soulignant que le bas prix n'encourage pas la production nationale. Il préconise de produire les fourrages à bon marché pour alimenter les vaches à un coût raisonnable en vue de réduire le prix de revient du litre de lait à l'étable qui se situe entre 50 et 55 DA. «Les pouvoirs publics doivent mettre en place tout un programme impliquant les agriculteurs et les éleveurs en vue d'augmenter la production fourragère pour pouvoir couvrir les besoins de notre cheptel en alimentation sur tout.»