Présidentielle - La presse égyptienne a salué la première élection présidentielle de l'après-Moubarak comme «libre et historique». «Nous avons réalisé un rêve», écrit le quotidien pro-gouvernemental Al-Akhbar. «Le 23 mai 2012, les Egyptiens sont allés aux urnes pour choisir leur dirigeant pour la première fois de leur histoire librement et sans fraude», ajoute-t-il. Tous les journaux publient des photos d'électeurs souriants attendant de voter dans de longues files. «Le bonheur est dans l'air», clame le quotidien indépendant Al-Chourouq, en saluant «un jour de joie et de fierté». «Que les Egyptiens fassent la queue pour choisir un président de la République et que personne ne soit d'accord sur le nom du futur président, cela veut dire que quelque chose a changé», ajoute-t-il. «C'est sûr, tout ne sera pas rose demain juste parce que nous avons organisé une élection présidentielle, mais notre situation ne reviendra pas à ce qu'elle était avant le soulèvement qui a renversé Hosni Moubarak l'an dernier», poursuit-il. Le grand quotidien gouvernemental Al-Ahram, autrefois défenseur du régime Moubarak, se félicite en Une du fait que «le peuple recouvre sa libre volonté». La participation «écrit une nouvelle Histoire pour les Egyptiens» et «reflète l'attachement des Egyptiens à la mise en place d'un système politique fort dont la démocratie et la liberté sont les piliers», ajoute-t-il. Le quotidien indépendant Al-Masri Al-Yom s'interroge de son côté sur les pouvoirs du futur président, qui restent à définir car la Constitution en vigueur sous Hosni Moubarak a été suspendue et la rédaction de la nouvelle est au point mort. Mais il ajoute dans un éditorial, «dans tous les cas, nous pouvons dire que nous avons passé un test difficile, que nous sommes sur la bonne voie et je ne peux que dire: en avant». Ce jeudi matin, les bureaux de vote ont ouvert pour la deuxième et dernière journée d'une élection présidentielle historique, la première depuis la chute de Hosni Moubarak en février 2011. Le premier tour, qui se déroule sur deux jours, avait commencé la veille. Les bureaux de vote ont ouvert à 08H00 locales (06H00 GMT) et doivent fermer à 20H00 (18H00 GMT). Hier le vote a été prolongé d'une heure et les bureaux ont fermé à 19H00 GMT. Pour encourager les fonctionnaires à aller voter, le gouvernement leur a accordé un jour de congé ce jeudi. Le scrutin est âprement disputé par douze candidats après des décennies d'élections acquises à l'ancien régime. La commission électorale n'a pas publié de chiffre sur le taux de participation hier mais le gouvernement a fait état dans un communiqué d'une «grande affluence». L'issue du scrutin est cruciale pour l'orientation que prendra le pays le plus peuplé du monde arabe, avec quelque 82 millions d'habitants, partagé entre la tentation islamiste et celle d'une normalisation incarnée paradoxalement par des personnalités de l'ère Moubarak. Les résultats du premier tour doivent être annoncés en principe le 27 mai. Si aucun candidat ne remporte la majorité absolue, un second tour est prévu les 16 et 17 juin.