Discrédit Il a souffert tant dans sa réalisation pratique que dans sa crédibilité aux yeux de l?opinion nationale. Les raisons sont multiples. «Des états d?âme, je n?ai que faire, je ne veux pas d?un métro dans dix ans, si le projet est faisable, on le fera, sinon on laisse tomber.» Ces mises en garde du président de la République donnent une idée du degré de désenchantement, sinon de la colère autant des plus hautes autorités du pays que des simples citoyens concernant un projet qui n?est pas arrivé à se concrétiser ni à sortir des railleries, sinon des dérisions et des blagues. Et effet, peut-on encore être sérieux et avoir le courage et la crédibilité d?évoquer ou d?écrire sur le métro d?Alger ? Ce projet, présenté au début des années 1980 comme ambitieux et grandiose pour un pays du tiers-monde comme l?Algérie, est resté en l?état depuis près d?un quart de siècle sans que l?opinion nationale, notamment celle de la capitale, sache avec exactitude les raisons de cette situation ubuesque. Pourtant, tous les Exécutifs qui se sont succédé depuis plus de deux décennies aux commandes du pays avaient parlé de ce projet et promis de le mener à son terme dans les délais qu?ils se sont fixés au préalable. Mais d?une échéance à une autre, personne parmi les citoyens, qui en principe devaient en être les éventuels usagers, n?a encore vu circuler ce très attendu métro d?Alger. Pourquoi ce retard considérable ? Cela est-il dû vraiment à un manque de volonté politique de réaliser le projet ou seulement à une incapacité financière d?en lancer les investissements nécessaires ? Ou alors y a-t-il, quelque part, quelques actions souterraines de sabordage du projet ? Il faut rappeler qu?au départ, les études de conception générale du projet ont dégagé un schéma directeur de principe, d?un réseau à long terme constitué de 3 lignes de métro se composant de 56 km et 54 stations (voir encadré) Le lancement simultané de la réalisation de ces trois lignes a relevé, dès le départ, de l?impossible vu l?envergure des travaux. Aussi, les promoteurs du projet se sont surtout attelés à la réalisation d?abord de la première ligne Oued Koriche-Bachedjarah qui, elle-même, se compose de deux tronçons. Le premier va de Haï el-Badr à la Grande-Poste, soit 9 km de lignes, 10 stations et un complexe de maitenance. Le second relie la Grande-Poste à Oued Koriche soit 3,5 km de lignes et 6 stations. Le programme actuel de relance du projet consiste dans l?achèvement du tronçon qui va de Haï el-Badr à la Grande-Poste. Il suppose la réalisation et l?achèvement de 4 stations (Mer et Soleil, cité Amirouche, rue des Fusillés et le jardin d?Essais) soit 4 100 m de tunnel correspondant à la liaison Hamma-Haï el-Badr à laquelle il faut ajouter le complexe technique des Annassers qui abritera les équipements de commande centralisée. Confiés, après lancement et sélection d?appel d?offres, à une société dénommée Groupement algéro-allemand du métro d?Alger (Gaama), dont le siège se trouve à Bachedjarah, les travaux n?ont commencé effectivement qu?en décembre dernier et dureront théoriquement 30 mois. Nous serons alors à la fin de l?année 2007 début 2008, date retenue par les responsables du projet pour faire les premiers essais de la mise en service de cette première ligne du métro d?Alger. Serait-ce alors la fin d?un feuilleton pour ne pas dire d?une saga dont les épisodes ont duré plus de 24 ans ? Attendons et nous verrons.