Appuis n L'émissaire international pour la Syrie Kofi Annan s'est rendu hier à Téhéran et à Bagdad, où il a obtenu un appui des autorités à son plan de sortie de crise. M. Annan, avertissant que le conflit meurtrier en Syrie pourrait s'étendre à la région, a annoncé qu'il devrait rendre compte aujourd'hui au Conseil de sécurité de sa tournée à Téhéran et à Bagdad, ainsi qu'à Damas où il avait rencontré lundi le président Bachar al-Assad. Lors d'une conférence de presse à Bagdad, il a indiqué que le Premier ministre irakien Nouri al-Maliki, «très inquiet» de la situation en Syrie, soutenait son plan de sortie de crise. «Je suis persuadé que le Conseil (de sécurité) prendra les mesures qui s'imposent, et décidera du sort de la Misnus dont le mandat expire le 21 juillet», a-t-il jugé. Avant son étape irakienne, Kofi Annan s'est rendu en Iran, solide allié de la Syrie, qui a réaffirmé son soutien total au plan Annan et estimé qu'il devait être mené «jusqu'au bout» afin de ramener la stabilité dans la région. «Il y a un risque de voir la crise syrienne échapper à tout contrôle et s'étendre à la région», a souligné M. Annan à Téhéran. Dans ce contexte, «l'Iran peut jouer un rôle positif», a-t-il réaffirmé. Les Etats-Unis, qui entretiennent des relations tendues avec Téhéran, ont, pour leur part, rejeté l'idée selon laquelle l'Iran pourrait jouer un rôle «positif». De son côté, la Russie, acteur incontournable sur le dossier syrien qui refuse jusqu'à présent de lâcher le régime, a appelé à une nouvelle réunion du «Groupe d'action» sur la Syrie. La dernière réunion de ce groupe fin juin à Genève a prôné un processus de transition prévoyant la formation d'un gouvernement réunissant des représentants du pouvoir et de l'opposition, sans mentionner le départ d'Assad. Or le Conseil national syrien (CNS), principale coalition de l'opposition, a rappelé son refus de toute négociation sur une transition avant le départ du président, un point qui sera évoqué lors de la visite demain du chef du CNS Abdel Basset Sayda à Moscou. M. Annan, qui avait reconnu samedi l'échec de son plan, avait annoncé qu'il avait été convenu avec le président Assad d'une nouvelle «approche» de la crise dont il n'avait pas détaillé le contenu. Il avait toutefois précisé que ce dernier serait soumis aux rebelles engagés dans de violents combats avec l'armée à travers le pays. Rappelons que le plan Annan, officiellement accepté par le régime et par l'opposition qui comprend notamment un cessez-le-feu, est resté jusqu'à ce jour lettre morte. R. I. / Agences