Réaction - «J'ai senti qu'il y avait un nouvel état d'esprit dans nos relations et que nous allons pouvoir faire beaucoup de choses en commun», a déclaré le chef de la diplomatie française. Laurent Fabius, qui achevait, hier, une visite de moins de 24 heures en Algérie, a affirmé que l'objectif de donner un nouvel élan au partenariat algéro-français est «pleinement atteint». Il estime que sa visite a été caractérisée par trois mots d'ordre : «Objectivité, proximité et amitié». «C'est ce que j'ai ressenti tout au long de cette visite qui a eu lieu dans un cadre temporel particulier, d'une part, le cinquantième anniversaire de l'indépendance de l'Algérie et, d'autre part, l'élection du président de la République en France et l'arrivée d'un nouveau gouvernement», a-t-il relevé. Le locataire du Quai d'Orsay a indiqué avoir passé en revue, lors des entretiens avec les responsables algériens, les relations algéro-françaises et dans chacun des domaines évoqués il y a, a-t-il déclaré, soit des «avancées constatées » ou «en perspective». Outre les questions de coopération bilatérale, le chef de la diplomatie française a évoqué également, avec les responsables algériens, les questions internationales, notamment la situation au Sahel et précisément la crise malienne. Sur ce dernier point, il a été relevé une convergence des vues entre Alger et Paris. Notre chef de la diplomatie, Mourad Medelci, et son homologue Français ont appelé, lors d'une conférence conjointe animée avant-hier, à conforter la base constitutionnelle dans ce pays. «La solution militaire aujourd'hui n'est pas la bonne. C'est la solution politique et le dialogue qui doivent prévaloir», a indiqué Medelci lors de cette conférence de presse. «Nous avons constaté que nous avions exactement la même clé d'analyse et les mêmes objectifs en ce qui concerne le Sahel et le Mali. Nous sommes d'accord pour dire que l'unité du Mali doit être préservée et pour dire que la lutte contre le terrorisme doit rester la priorité», a-t-il ajouté. De son côté, Laurent Fabius a dit «rejoindre» les propos de Medelci, évoquant une situation difficile au Mali, dont l'intégrité territoriale doit être préservée. Il a également parlé de la menace terroriste dans la région du Sahel à travers l'implantation de groupes armés liés aux réseaux terroristes et de trafic de drogue. «Il y a un large accord sur toutes les questions examinées et en particulier la question du Sahel et du Mali. Je rejoins tout à fait ce qu'a dit mon homologue sur ce point. Il y a une présentation schématique et inexacte des positions des uns et des autres par rapport à la crise malienne. On décrit parfois la position de l'Algérie comme étant une attitude politique, voire angélique, et symétriquement on décrit la position de la France comme étant une attitude quasiment militariste. La réalité n'est pas du tout celle-là», a affirmé le locataire du Quai d'Orsay. «Il faut qu'on arrive à conforter la base constitutionnelle de Bamako par un gouvernement qui soit large. Il faut également que ce gouvernement puisse assurer l'intégrité du Mali», a-t-il noté. Cependant, pour le chef de la diplomatie française, si le terrorisme se maintient, «il faudra le traiter selon les voies adaptées».