Evasion - Voulant échapper aux températures caniculaires enregistrées ces derniers jours, les habitants de la capitale sont en quête de fraîcheur. Les plages de la capitale étaient prises d'assaut par des jeunes et des moins jeunes fuyant la fournaise des appartements en ces longues journées de jeûne. C'est le constat qui a été fait au niveau de certaines d'entre elles, notamment El-Kettani à Bab El-Oued, El-Djamila (ex-la Madrague) à Aïn Benian et Raïs Hamidou (ex-la Pointe) à Hammamet. Rencontrée au niveau de la plage Padovani (Bab El-Oued), Fatiha, une mère de famille, confiera que c'est la chaleur suffocante de la maison qui l'a décidée à se rendre au bord de la mer avec ses enfants à la recherche d'un peu de fraîcheur. Non loin de Fatiha et de ses enfants, se trouvait Zahia, une dame accompagnée de ses parents, âgés, et de ses enfants. Je suis surtout descendue à la plage pour mes parents, venus passer le ramadan chez moi, et qui ne supportent plus la chaleur de la maison, a-t-elle dit. Les plages non surveillées et interdites à la baignade n'ont pas dérogé à la règle. Celle des Sablettes, par exemple, était assaillie ces derniers jours, particulièrement le week-end. Désertées à l'approche de l'iftar (rupture du jeûne), les plages de la capitale sont envahies dans la soirée. Cette situation inédite du fait de la coïncidence du ramadan avec la saison estivale a toutefois été mise à profit par certains jeunes qui investissent les plages dans la soirée pour vendre toutes sortes de denrées (boureks, gâteaux, glaces, fruits secs, etc.). Du haut d'un rocher non loin de la plage d'El-Djamila, deux jeunes qui échangeaient un brin de causette, ont indiqué qu'ils se rendaient à la mer «uniquement pour se détendre». Car pour Mohamed, employé dans une entreprise nationale, «la baignade cause fatalement la rupture du jeûne dès lors qu'il est impossible d'éviter le passage de l'eau à travers la gorge». Sid Ali, son compagnon de 25 ans, travaillant dans un cybercafé, relève qu'à la fin du mois de chaâbane, la plupart des Algériens désertent les plages estimant qu'ils ne trouvent pas le temps de s'y rendre pendant le mois sacré de ramadan et préfèrent donc consacrer les soirées à la prière et à la dévotion. D'ailleurs, dira-t-il, «voir des filles en maillots de bain sur les plages est considéré comme un acte blâmable pendant le ramadan». D'autres familles préfèrent, quant à elles, se rendre de nuit à la mer comme Fatima, mère de deux jeunes filles passionnées des soirées musicales organisées par certains restaurants. Ces derniers ont concocté un programme spécial ramadan avec au menu plusieurs chanteurs de différents genres musicaux, a-t-elle ajouté.