Retour - On savait que l'Algérie reste une spécialiste dans le 1 500 mètres, mais il a fallu remonter un peu loin pour retrouver cette suprématie. En effet, après Hassiba Boulmerka, qui a offert à l'Algérie sa première médaille d'or olympique lors des Jeux de Barcelone 1992, imité un cycle plus tard par Nourredine Morceli, qui s'est offert le vermeille à Atlanta en 1996 et la dernière en date, Benida Merah, à Sydney en 2000, l'Algérie a attendu douze ans pour reprendre son trône. Ce qu'a réalisé hier Taoufik Makhloufi est certes une excellente performance, mais force est de reconnaître qu'il ne s'agit que d'un retour aux sources. L'Algérie reprend tout simplement son bien. Pourtant, Taoufik Makhloufi, qui a été sacré champion olympique du 1 500 mètres hier, avait été exclu des Jeux pendant quelques heures la veille lundi. En effet, engagé dans le 800 mètres, l'Algérien ne pouvait pas prendre de risques sachant que les deux épreuves, 800 m et 1 500m, étaient programmées dans un intervalle très réduit. Ainsi, il fallait sacrifier sa spécialité, à savoir le 800 mètres, surtout que tout indiquait qu'il y avait un bon coup à jouer au 1 500 mètres. A 21h 20, Makhloufi a fait vibrer tout le pays en offrant à l'Algérie une médaille en or, qui a quelque peu mis du baume au cœur des Algériens après les différents échecs depuis l'entame des jeux. Le demi-fondiste algérien, qui vient à peine de boucler ses 24 ans, a réalisé une course presque parfaite. Il a même agacé ses concurrents lors du dernier tour où dès que la cloche a retenti, il a pris tout le monde de vitesse. Il n'a laissé aucune chance aux autres. Avec cette performance, il succède au palmarès du Kenyan Absel Kiprop, qui a pris l'étonnante 12e et dernière place. L'Algérien a devancé l'Américain Leonel Manzano, qui est allé chercher la 2e place en 3:34.79 grâce à un excellent finish, et le Marocain Abdalâati Iguider, 3e en 3:35.13. Il faut dire que la performance réalisée par Makhloufi hier, permettra certainement à l'Algérie de reprendre le dessus sur cette épreuve, qui a été longtemps dominée par Nouredine Morceli. Avec 3 minutes 30 secondes 80 centièmes, Makhloufi n'est pas loin du chrono de son aîné, qui est de 3 min 27 s 37 réalisé à Nice en 1995. Toutefois, il lui faudra plus d'efforts et de travail pour espérer titiller le temps réalisé par le recordman du monde, Hicham El Guerroudj, qui reste invincible avec ses 3 min 27 s 37, toujours imbattable depuis 1998.