Protestation - Les communaux ont mis à exécution leur menace de grève brandie au mois de juin dernier et rappelé le 25 août écoulé par la Fédération nationale du secteur des communes (FNSC), affiliée au Snapap. C'est ce matin que les travailleurs des APC, particulièrement le personnel de l'état civil, ont entamé leur débrayage de 8 jours, et qui sera suivi de rassemblements devant les sièges des wilayas à compter du 9 septembre. Nous avons fait un tour ce matin pour faire le point sur la situation. Si au niveau de certaines APC dont les travailleurs sont structurés dans les rangs de l'UGTA, à l'exemple de celles de Sidi M'hamed et Alger-Centre le problème ne se pose pas pour les administrés, ce n'est pas le cas ailleurs ou c'est un véritable « cafouillage ». Au niveau de certaines APC d'Alger à l'exemple de celles de la Casbah, les travailleurs étaient divisés. Certains, affiliés au SNAPAP, attendent avec impatience les instructions pour agir en conséquence. «Ceux relevant de l'UGTA sont en place depuis ce matin. En revanche, ceux affiliés au SNAPAP se font désirer au niveau de leurs postes de travail », nous dit un responsable au niveau de cette APC. Le constat fait au niveau des guichets est que le service assuré par ceux qui ne suivent pas le mouvement de grève titube. Dans le milieu des administrés, c'est un véritable mécontentement. «Même si je suis partisan des grèves pour que les travailleurs fassent valoir leurs droits, étant moi-même travailleur dans une entreprise, je pense que ce n'est pas le moment pour une telle action. Ce sont nos enfants, en majorité des écoliers et des étudiants, qui sont pénalisés», nous dit un citoyen accosté devant le siège de l'APC de la Casbah. Heureusement pour lui, il s'est fait délivrer certains documents, mais après, selon lui, une attente de plus de deux heures. C'est aussi le cas de cette étudiante qui devait déposer au niveau de l'administration du Cous un dossier pour l'obtention d'une chambre au niveau de la Cité universitaire de jeunes filles d'El-Alia à Bab Ezzouar. «C'est une véritable bouillabaisse. Depuis ce matin, j'ai sillonné plusieurs APC comme par exemple celle d'El-Harrach pour légaliser l'attestation d'obtention du bac, un document essentiel dans le dossier, sans résultat. On me dit devant le portail que nous sommes en grève. Heureusement, qu'ici le service minimum est assuré par certains travailleurs», nous dit-elle avec un sourire en coin. C'est aussi le cas d'un citoyen qui s'est déplacé de la commune de Dély Ibrahim. En outre, le vice-président de la FNTC nous apprend ce matin que le taux de suivi du mouvement de grève «avait atteint à 10 h 30 une moyenne de 45 % à travers l'ensemble du pays». Selon notre interlocuteur, «toutes les communes des wilaya de Bouira, Boumerdès, Oran, Oued Souf, Béjaïa, Tizi Ouzou et Sétif sont paralysées par le mouvement de grève». Cette action pénalise durement aussi bien les élèves scolarisés qui doivent retirer des documents pour la constitution de leurs dossiers d'inscription que le reste des citoyens. Interrogé sur le choix de cette date, un syndicaliste de la fédération des communaux, précise que «la FNSC qui a tracé un programme d'action depuis 2009 a bien averti les pouvoirs publics qui font la sourde oreille à nos légitimes revendications, qu'à la rentrée sociale, elle prévoyait une action d'envergure».