Soulagement - L'opération d'éradication ce matin du marché informel de Aïn Naâdja a été favorablement accueillie par les riverains qui étaient confrontés à un problème d'insalubrité publique. Enclenchée tôt le matin par des policiers dont les éléments des brigades anti-émeutes renforcés par des gendarmes, l'opération a suscité quelques réactions violentes chez les pseudo-commerçants comme c'était le cas dans les différentes opérations de délocalisation de certains foyers d'insalubrité publique. L'un des protestataires qui avait même tenté une immolation, est vite neutralisé par les services de l'ordre et embarqué. Il faut toutefois reconnaître que les services de sécurité étaient d'une correction exemplaire avec ces pseudo-commerçants. En les invitant à ramasser leurs marchandises avec l'aide de plusieurs manutentionnaires mobilisés par la commune de Gué de Constantine. Il faut aussi reconnaître, avons-nous remarqué, que cette action a été favorablement accueillie par les riverains contraints de subir des rixes au quotidien entre les commerçants informels. L'opération nettoyage a été menée par plusieurs officiers de police, de Gendarmerie nationale et des cadres de l'APC de Gué de Constantine, dont le directeur de l'urbanisme Ahmed Kerbadj. Celui-ci nous a affirmé que «l'action de ce matin, va permettre de libérer des espaces squattés par les marchands de l'informel, pour la réalisation de certains projets en suspens et rangés dans les tiroirs de l'administration locale et ceux de la wilaya délégué de Bir Mourad Raïs». «Ces marchands viennent, pour la plupart, de plusieurs communes limitrophes et même de wilayas avoisinantes à bord de leurs véhicules immatriculées hors wilaya d'Alger, chargés de différents produits à écouler dans ce marché et bloquent la voie publique aussi bien aux passants qu'aux automobilistes», se plaignent plusieurs riverains. Paradoxe d'une situation, le marché informel délocalisé se trouve à proximité d'un marché resté presque vide. Ces vendeurs de l'informel en veulent énormément aux services de l'APC de Gué de Constantine qui ne les auraient pas informés auparavant d'une telle opération. «Ce qui nous aurait permis de prendre notre marchandise dans de bonnes conditions», dit un marchand de fruits et légumes. La réponse tombe tout de suite : «L'information de délocaliser les marchés informels à travers le pays, a été médiatisée par la presse», nous dit un officier de police. «Ils nous promettent (les pouvoirs publics) depuis des mois des espaces dans des marchés qui n'ont toujours pas vu le jour et aujourd'hui, ils nous chassent», s'interroge un vendeur. Même son de cloche chez son désormais ex-voisin d'étal. «Ils ont bien fait leur campagne électorale dans les marchés informels et nous ont promis des tables dans les marchés... Où sont donc ces députés ? Ces responsables qui nous ont appelés à voter massivement le 10 mai dernier pour améliorer notre situation. Aujourd'hui, ils nous envoient la police pour nous chasser. Je leur dis nous n'allons pas nous taire jusqu'à-ce que vous nous réinstalliez dans un marché proche de notre quartier», préviennent d'autres. «L'Etat est impuissant devant les grands, elle s'attaque aux petits», disent beaucoup d'autres commerçants.