Confessions - Yasmina Khadra a reçu plusieurs propositions lui demandant son accord pour adapter son livre au cinéma. Lors d'un point de presse, hier, à l'hôtel Sofitel, Yasmina Khadra a déclaré, à propos de l'adaptation de son roman Ce que le jour doit à la nuit, projeté, vendredi, en avant-première nationale, que «le film est aussi fidèle que je le suis avec ma femme». «Le film d'Alexandre Arcady m'a touché. Il a su recréer l'atmosphère de l'époque», a-t-il poursuivi, et d'ajouter : «Je suis satisfait par le résultat, par la manière dont le roman a été porté à l'écran.» Ainsi, Yasmina Khadra, l'auteur de L'Attentat adapté aussi au cinéma par Zied Doueri et programmé au festival de Toronto, ne cessera de féliciter Alexandre Arcady qui, a-t-il dit, est resté fidèle à l'œuvre. «Il a su amplement reproduire dans son film l'atmosphère de l'époque», souligne-t-il. Yasmina Khadra confiera par la suite avoir reçu une lettre du cinéaste lui demandant son accord pour qu'il accepte de transposer le roman à l'écran. «En recevant une lettre d'Alexandre Arcady, j'ai été tout de suite d'accord. J'ai été séduit par sa lettre tellement poignante me demandant d'adapter le livre.» Yasmina Khadra dira ensuite que «le courant est vite passé alors que je ne le connaissais même pas avant». «Je ne voulais pas le décevoir car il a su avec son cœur, ses yeux me convaincre de le faire. Je voulais que le film soit fidèle au roman, je savais que c'était de la folie mais je l'ai vu et j'ai trouvé ça formidable et fantastique», a-t-il dit. Selon Yasmina Khadra, celui-ci a reçu plusieurs propositions lui demandant d'adapter le livre au cinéma, telles que celles formulées par Thierry Lhermitte ou encore Antoine de Caunes. Pour sa part, Alexandre Arcady a confié : «Dès que j'ai lu le livre, il m'a captivé, voire séduit, et j'ai directement voulu faire le film», et d'ajouter : «Je suis resté fidèle au texte, car dans cette aventure, il fallait être en harmonie avec l'histoire tout en faisant du cinéma.» Il a, ensuite, indiqué : «Ce n'est pas facile d'adapter à l'écran un roman de 420 pages. D'ailleurs, Je n'étais pas le seul désireux d'adapter le roman. J'ai écrit une lettre à Yasmina Khadra et je le remercie de m'avoir fait confiance.» Alexandre Arcady a, en outre, reconnu, avoir procédé à quelques changements, et de justifier : «Il était nécessaire de donner une certaine crédibilité aux personnages d'où les quelques modifications apportées au scénario.» Alexandre Arcady a, par ailleurs, reconnu avoir appréhendé le travail d'adaptation, et de confier : «Adapter à l'écran un long roman, ce n'est pas facile.» «Je ne voulais pas dévier du sujet, explique-t-il, mais il a fallu réduire des personnages, faire des ellipses et ce, pour faire un cinéma qui impose une certaine rythmique pour tenir en haleine et sous pression le spectateur. Faire ces transformations, c'est douloureux et j'ai dit à Yasmina d'attendre la fin du film pour le voir, c'est ce qu'il a fait...». Notons que Ce que le jour doit à la nuit sortira dans les salles en France le 12 septembre et au mois d'octobre à Alger ainsi que dans des villes comme Oran, Mascara, Béjaïa et autres avec la perspective d'être projeté également dans les universités. - Pour rappel, l'histoire se déroule dans l'Algérie colonisée et les événements s'étaleront sur une période de près de quarante années, allant de 1930 à 1962. Le film raconte Younes qui est confié par son père, ruiné et ayant perdu ses terres, à son oncle, un pharmacien, marié à une Française et parfaitement intégré à la communauté pied-noire, pour lui assurer une vie meilleure. Younes, avantagé par son physique, arrive à se faire accepter par la communauté européenne. Rebaptisé Jonas, il grandit parmi de jeunes colons. Il a même des amis pied-noirs, dont il est inséparable. Toutefois, la réalité finit par prendre le dessus et mettre l'amitié de ces derniers à rude épreuve. Car, avec la guerre d'indépendance, Younes se trouve confronté à un éprouvant dilemme. D'un côté, il y avait la complicité fraternelle à laquelle il tenait tant et qu'il ne voulait à aucun moment perdre, et de l'autre, il y avait la Révolution, cette guerre menée par les siens pour recouvrer leur liberté et gagner leur indépendance et à laquelle il ne pouvait tourner le dos.