Suite à l'avant-première de Ce que le jour doit à la nuit, projeté avant-hier à Alger, l'équipe du film, notamment le réalisateur et l'auteur du roman, ont animé une conférence de presse conjointe pour parler du film et des moments forts de cette collaboration. “Le film est aussi fidèle que je le suis avec ma femme", a tenu à préciser avec le sourire l'écrivain Yasmina Khadra, à propos de la réadaptation de son livre au cinéma. Cette déclaration a été faite hier, à l'hôtel Sofitel, lors d'une conférence de presse qu'il a animée avec Alexandre Arcady et les comédiens du film Ce que le jour doit à la nuit, projeté en avant-première mondiale, vendredi dernier à la salle El-Mouggar. Le réalisateur et producteur, en compagnie de l'auteur du roman, sont revenus sur les moments forts du film et sur leur collaboration. Satisfait par le résultat de ce long métrage, Yasmina Khadra a répété une confession qu'il avait faite à Alexandre Arcady : “J'aurais pu écrire le livre sur ton film." Il a ainsi précisé avoir reçu de nombreuses propositions pour cette réadaptation, selon ses propos, notamment de Thierry Lhermitte et Antoine De Caunes. “En recevant la lettre d'Alexandre, j'ai tout de suite été d'accord pour qu'il le réadapte", a souligné l'écrivain. À ce sujet, le réalisateur a avoué : “Dès que j'ai lu cette histoire d'amour, j'ai directement voulu faire ce film avec le scénariste Daniel Saint-Hamont." Et d'ajouter : “Dans cette aventure, il fallait être fidèle et en harmonie avec l'histoire tout en faisant du cinéma." La trame de cette histoire d'amour se déroule pendant les années 1930, du temps du colonialisme français. Au sujet de la mémoire, Yasmina Khadra a déclaré : “J'ai toujours évité le manichéisme. La singularité d'un écrivain est de pouvoir écrire son histoire avec le cœur. Je suis contre la haine, car je l'ai vécue. Dans mes romans, j'apporte un autre regard et une autre sensibilité." Et de signaler : “Ce n'est pas un film à l'eau de rose. J'ai montré comment les âmes se déchirent. Il faut aller au-delà de cette histoire." À leur tour, les comédiens présents à la conférence ont partagé leurs sentiments et expériences à tourner dans Ce que le jour doit à la nuit. D'origine algéro-française, l'acteur Tayeb Belmihoub (dans le rôle d'Issa) a confié qu'il porte “le pays viscéralement comme mon personnage. En tant que Franco-algérien, j'incarne la possibilité d'une osmose entre les deux pays". Dans le but de toucher un grand nombre de spectateurs dans le pays après la sortie en salle prévue pour le mois d'octobre, le producteur Bachir Derraïs (chargé de la production du film en Algérie) s'est lancé sur un projet d'envergure. “L'Algérie connaît un manque en salles de projection. Celles qui sont disponibles sont munies d'un vieux matériel. On essaye de négocier avec le ministère de l'Enseignement supérieur afin de le projeter au niveau des universités", a-t-il annoncé. Quant aux qualités des réalisateurs algériens, Yasmina Khadra a estimé qu'ils “ont beaucoup de talent, mais ils n'ont pas les moyens pour produire leur talent". H.M