Alliés - Le chemin pour Damas semble long, tant les alliés du régime d'Al-Assad ne semblent pas vouloir se laisser faire. La Russie et la Chine s'opposent ainsi à tout texte hostile à leur allié syrien. Au courant du mois de juillet, ils ont décidé d'opposer leur veto, le troisième depuis le début du conflit syrien au Conseil de sécurité de l'ONU, à une résolution occidentale menaçant de sanctions le régime de Bachar al-Assad. Un mois ne s'est pas écoulé, que l'Iran, un autre allié du régime Baath a dû hausser le ton afin de se faire entendre. Le quotidien proche du pouvoir de Damas, al-Watan, avait, en effet, rapporté que l'Iran avait mis en garde la Turquie contre toute attaque en territoire syrien, affirmant que Téhéran riposterait «durement» pour venir au secours de son allié. «Gare à vous si vous changez les règles du jeu», avait indiqué le quotidien, citant un diplomate arabe ayant requis l'anonymat, ajoutant du coup, une tension supplémentaire venue se greffer durant l'été à ce conflit. «Ankara se préparait, aux côtés des Etats-Unis, à intervenir militairement dans le dossier syrien en utilisant le dossier kurde comme prétexte», aurait déclaré ce même diplomate. «Mais l'Iran a mis fin aux rêves turcs», écrit al-Watan. La République islamique a informé Ankara que l'Iran réactiverait, le cas échéant, l'accord de défense commune signé avec la Syrie. Il s'agit d'une «réponse claire aux dernières menaces du Premier ministre turc», selon le diplomate. En fait, et comme c'est souvent le cas dans ce type de conflit, il s'agissait, selon ce diplomate, entre autres, de recentrer le débat après que le premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, dans une tentative de surenchère, avait accusé Damas d'avoir «confié» plusieurs zones du nord de la Syrie au PKK. Ankara avait menacé d'exercer son droit de poursuite à chaud en Syrie contre les rebelles kurdes de Turquie. Ce qui a failli mettre le feu aux poudres. Outre l'Iran, la Chine s'est voulue, de son côté, ferme face aux appels à une intervention armée. Un journal chinois, organe du Parti communiste, avait ouvertement accusé durant le mois d'août, les pays occidentaux d'entraver un règlement politique du conflit en Syrie et de la responsabilité des désaccords au Conseil de sécurité des Nations unies. «Des pays occidentaux n'ont jamais renoncé à leur objectif de renverser le régime en Syrie et ont, de façon constante, renforcé leur soutien aux forces antigouvernementales» lisait-on dans les colonnes du journal Le quotidien du peuple, dans un commentaire. Ces pressions occidentales, parmi lesquelles figurent les tentatives d'imposer une zone d'exclusion aérienne en Syrie, ont «sapé l'unité au sein du Conseil de sécurité de l'ONU et ont empêché la communauté internationale de trouver un consensus», a-t-il ajouté. Le quotidien du peuple avait également reproché à ces mêmes pays occidentaux d'être «responsables de l'échec de la mission de Kofi Annan en tant que médiateur de l'ONU et de la Ligue arabe».