Palette - La peinture qu'imagine l'artiste et ce, dans une composition accorte, modérée, nous transporte dans un onirisme ancré dans l'existence réelle. Une vingtaine de peintures signée Mostefa Kamel Lastab, un jeune artiste peintre, la trentaine, est exposée à la galerie d'art Aïcha-Haddad, sise à la rue Didouche-Mourad et ce, jusqu'au 16 septembre. D'emblée, dès le premier regard, l'on est pris par l'imaginaire pictural de l'artiste, un univers coloré, chargé surtout de luminosité. En effet, l'on est saisi par tant de lumière qui se dégage de chaque peinture, lumière dans laquelle l'on est submergé. La palette choisie est sobre, ouatée, prêtant à la quiétude et à la sérénité. C'est donc dans une ambiance calme et génératrice de sensations nouvelles que Mostefa Kamel Lastab nous invite. Il nous convie à partager sa fantasmagorie. La peinture qu'imagine l'artiste et ce, dans une composition accorte, modérée, nous transporte dans un onirisme ancré dans l'existence réelle. En d'autres termes, ce dernier transpose ce que l'œil perçoit, mais en transfigurant cette réalité et en la transformant donc en une existence rêvée. Les thèmes abordés sont, entre autres, relatifs au patrimoine matériel, celui notamment de Tlemcen. C'est ainsi qu'il transpose passionnément, avec beaucoup d'émotions dans sa peinture et par le biais de son imaginaire des sites et des lieux, tels que la mosquée d'El-Mechouar, le minaret d'El-Mansourah, la ruelle d'El-Eubbad... Tout ce qui est représenté est reproduit selon ses catégories mentales, son psychisme, c'est-à-dire par la force de son subconscient ou simplement grâce à sa sensibilité. Il peint ce qu'il ressent. Autrement dit, il joue habilement avec les couleurs. Ainsi, la peinture de Mostefa Kamel Lastab se révèle une invitation au voyage fait de fantaisie teintée. C'est la raison pour laquelle cette dernière nous donne la nette impression qu'il s'agit d'un rêve. Ses peintures – il s'agit là d'un jeu de récréation auquel il se livre avec beaucoup de tempérament et d'émotivité – traduisent cette sensation de vide, d'absence. Les différents décors ou les scènes inspirées de la nature sont célébrés dans une espèce d'existence figée, coupée de sa temporalité, résolument immortalisés dans une représentation idyllique, voire poétique. Cela prête à rêver et à nourrir dans l'harmonie des tons une douce sensation. Ces lieux sont dépourvus de mouvements, où la vie s'avère absente. L'artiste privilégie, outre la lumière en vue de donner à l'espace sa teneur comme sa transparence, le vide, l'inexistant et auxquels vient s'ajouter le silence que l'on ressent au plus profond de soi. Il agit instantanément sur nous. Ses peintures sont silencieuses, presque muettes, et seules les couleurs, mesurées et feutrées, parlent dans une voix cependant chuchotée, circonspecte.