Résumé de la 3e partie - Le comte croit s'être débarrassé du maître voleur. Mais ce dernier use d'une ruse pour surmonter cette deuxième épreuve... J'ai également pitié de ses pauvres parents. Avant que le jour se lève, je vais l'ensevelir moi-même dans le jardin pour que l'affaire ne s'ébruite pas. Donne-moi les draps pour que j'y enveloppe le corps. La comtesse lui donna les draps. — Et puis, sais-tu, j'ai envie d'être généreux. Donne-moi donc ta bague. Le malheureux a risqué sa vie pour elle ; qu'il l'emporte dans la tombe. La comtesse ne voulait pas aller contre la volonté de son mari et, quoiqu'il lui en coûtât, elle retira l'alliance de son doigt et la lui tendit. Le voleur partit avec son butin et arriva sans encombre à la maison, avant même que le comte eût achevé son travail de fossoyeur. Il en faisait une figure, le comte, le lendemain matin, quand le voleur lui rapporta les draps et l'anneau ! — Serais-tu sorcier ? lui demanda-t-il. Qui t'a sorti de la tombe dans laquelle je t'ai moi-même enfoui ? Qui t'a rendu la vie ? — Ce n'est pas moi que vous avez enterré dit le voleur, mais un pauvre pécheur enlevé au gibet. Et il lui raconta en détail comment il avait fait. Le comte dut convenir qu'il était vraiment un voleur plein de ruse. — Mais tu n'en as pas fini ! lui dit-il. Il te reste une dernière tâche à accomplir et si tu ne la réussis pas, tout ce que tu as déjà fait ne t'aura servi à rien. Le voleur sourit et ne répondit pas. Lorsque la nuit fut venue, il se rendit à l'église du village avec un grand sac sur le dos, un paquet sous le bras et une lanterne à la main. Dans le sac, il y avait des crabes et dans le paquet des petites bougies. Le voleur s'installa dans le cimetière, sortit un crabe du sac, et lui colla une bougie sur le dos. Il l'alluma, posa l'animal sur le sol et le laissa marcher. Il en prit un deuxième, procéda à la même opération et continua ainsi jusqu'à ce qu'il eût retiré tous les crabes du sac. Il s'affubla alors d'une longue houppelande noire qui ressemblait à une robe de moine et fixa à son menton une longue barbe grise. Rendu méconnaissable, il pénétra dans l'église et monta en chaire. L'horloge du clocher sonnait précisément minuit.