Chute Alors que sa cote de popularité est en baisse, le Premier ministre britannique est descendu en flammes. «Peut-être les Français avaient-ils raison sur l'Irak», a suggéré, hier lundi, le chef du service politique de l'hebdomadaire conservateur The Spectator, Peter Oborne, dans le quotidien londonien du soir Evening Standard. Dans une tribune qui ne manquera pas de susciter quelques réactions ? notamment à Downing Street ? M. Oborne estime que «l'Amérique, avec (le président George W.) Bush, est devenue un Etat voyou qui n'est plus digne d'appartenir à la communauté des nations et doit être endigué». Le fait que «la Grande-Bretagne a été le collaborateur principal de l'Amérique dans cette diabolique et bestiale occupation de l'Irak est un sujet amer de honte nationale», écrit le journaliste britannique. «Cela signifie que nous, comme l'Amérique, sommes en danger de devenir des parias internationaux», souligne-t-il. «Il y a deux semaines, poursuit-il, j'ai regardé avec la honte la plus profonde comment un Premier ministre britannique ? le chef d'un pays encore important qui est fier de son humanisme et de sa bienséance? se levait à la Chambre des Communes pour défendre le massacre de centaines de civils innocents à Falloudja.» «Il y a trois semaines, le même Premier ministre (Tony Blair) se tenait aux côtés du président Bush et souriait tandis que celui-ci déchirait la ??feuille de route?? pour le Proche-Orient, ajoute Peter Oborne. Les choses sont en train de mal tourner.» «Il est sûrement temps d'admettre que les suspicions des Français à l'encontre des Etats-Unis étaient beaucoup plus judicieuses que nous n'avons jamais été prêts à l'admettre», note-t-il. Le président français «Jacques Chirac avait raison sur l'Irak». «Il est temps, souligne encore le journaliste, de se demander si l'ambition française d'une capacité militaire et diplomatique européenne séparée, capable de défier les Etats-Unis, est également juste.» «Il est temps, conclut-il, de se demander si nous devons rompre maintenant notre alliance avec les Etats-Unis, avant qu'elle ne nous brise.» La popularité du Premier ministre britannique ne cesse de baisser au point que le Parti travailliste n'obtiendrait que 32% des votes en cas d'élections, soit son plus bas score depuis plus de 17 ans, selon un sondage d'opinion publié aujourd?hui dans le quotidien londonien The Times. Si des élections générales étaient organisées aujourd'hui, le Labour ne recueillerait que 32% des suffrages, contre 36% à son principal rival, le Parti conservateur, selon ce sondage. Jamais depuis 1987 le Parti travailliste n'avait été aussi bas dans un sondage, souligne le journal. La baisse du Parti travailliste reflète plus un mécontentement envers le parti au pouvoir qu'un soutien intrinsèque à l'opposition, ont indiqué les sondeurs au Times.