Résumé de la 87e partie - Pour traiter une opération suspecte, M. Leonidès préférait s'adresser non pas à son ami Gaitskill, mais à d'autres notaires... Elle sera absolument stupéfaite ! — Ah — Abasourdie ! Il y eut un silence. Puis, la sonnerie du téléphone se déclencha et mon père décrocha le récepteur. — Oui ? Il écouta un instant et dit : — Passez-la-moi ! Il me regarda et me tendit l'appareil. — C'est ta jeune amie. Elle désire te parler. C'est urgent ! Je portai l'écouteur à mon oreille. — Sophia ? — C'est vous, Charles ?... Je vous téléphone au sujet de Joséphine. La voix de Sophia s'était comme brisée. — Que lui est-il arrivé ? — Elle a reçu un coup sur la tête. Elle est... elle est très mal... Peut-être ne s'en relèvera-t-elle pas ! Je me tournai vers mon père. — Joséphine a été assommée. Le «pater» prit le récepteur, tout en me disant d'un ton chagrin : — Je t'avais dit de garder un œil sur cette petite... Quelques minutes plus tard, une rapide auto de la police nous emportait, Taverner et moi, vers Swinly Dean. Je songeais à Joséphine sortant de la chambre aux citernes et me parlant avec insouciance de «ce second meurtre», dont elle pensait qu'il ne devait plus tarder. La pauvre enfant ne se doutait guère qu'elle pouvait être appelée à y tenir le rôle de victime. Je ne contestais pas le bien-fondé des reproches tacites de mon père. J'aurais dû veiller sur Joséphine. Si, Taverner et moi, nous n'avions aucune indication sérieuse sur l'identité du criminel, il était hautement probable qu'il n'en allait pas de même pour Joséphine. J'avais cru au bluff enfantin d'une petite personne, avide de se faire valoir. En fait, il se pouvait fort bien qu'en se livrant à son sport favori, qui consistait à écouter aux portes et à espionner les gens, la gamine eût découvert un renseignement capital dont elle ne soupçonnait même pas l'importance. Je me souvenais de cette branche qui avait craqué dans le voisinage, alors que nous parlions dans le jardin. À ce moment-là, j'avais eu le sentiment que le danger était tout proche. Un peu plus tard, l'idée m'avait paru ridicule : je dramatisais. J'aurais dû, tout au contraire, me bien mettre dans la tête que nous avions affaire à un assassin, à un être qui risquait sa peau et qui, par conséquent, n'hésiterait pas à commettre un second crime, s'il n'avait pas d'autre moyen d'assurer son impunité. Peut-être Magda, avertie par quelque obscur instinct maternel, avait-elle deviné que Joséphine était menacée, ce qui eût expliqué sa hâte soudaine à l'expédier en Suisse le plus rapidement possible... Sophia sortit de la maison pour nous accueillir à notre arrivée. Elle nous dit que Joséphine avait été transportée en ambulance au Market General Hospital. Le docteur Gray ferait connaître les résultats de l'examen radiographique dès qu'il le pourrait. (A suivre...)