Constat - A trois semaines de l'Aïd, les prix demeurent inaccessibles. Les commerçants savent évidemment que le consommateur cédera, surtout à la veille de l'Aïd. La pomme de terre, la tomate, la courgette, le navet et autres légumes ont subi des augmentations variant de 20,00 à 40,00 dinars le kilo. La pomme de terre est cédée entre 60,00 et 70,00 dinars le kilo, alors que le navet et l'oignon s'affichent, toute honte bue, entre 40,00 et 60,00 dinars. La courgette et les poivrons sont inaccessibles, même pour les bourses moyennes. Leur prix varie entre 120,00 et 170,00 dinars le kilo. Dans plusieurs marchés de la capitale, le prix du kilo de tomate a atteint 90,00 dinars et parfois 100,00 dinars. «Lorsque les mandataires affichent des prix raisonnables, les détaillants font de même pour assurer leur marge bénéficiaire», affirme un commerçant du marché Réda-Houhou, alors que des citoyens assurent que la marge bénéficiaire des commerçants est trop exagérée. En ce qui concerne les viandes blanches, les prix avoisinent les 450,00 dinars le kg, alors que la viande rouge «s'offre» entre 950,00 et 1400,00 dinars le kg. Les fruits aussi sont en hausse. La poire et le raisin sont affichés à 200,00 dinars tandis que le prix des pommes atteint 250,00 dinars. Les brugnons (nectarine) qui se vendaient récemment à 120,00 dinars ont atteint les 300,00 DA. Devant ce qui est appelé «le massacre du marché», les citoyens dénoncent : «Notre salaire est très bas. Nous n'arrivons même pas à satisfaire les besoins de notre famille, nous sommes dans le désarroi, ce sont des aliments indispensables, donc nous sommes obligés de renoncer à tout ce qui est légumes, fruits et viandes. Nous achetons juste ce qu'il faut, autrement dit, le strict minimum, surtout à l'approche de l'Aïd, nous ne pouvons pas nous permettre de tout acheter», déclare une ménagère. Il faut noter, enfin, qu'à côté de la pomme de terre, le citron flambe aussi. Le prix de cet agrume, omniprésent dans la cuisine algérienne, ne cesse d'enregistrer des pics. Depuis le mois de ramadan, son prix a connu des hausses considérables, pour atteindre les 400,00 à 550,00 dinars. Cette hausse serait liée, selon un responsable du marché de gros des Eucalyptus, à la faible production de cette année. «Une maladie des agrumes a détruit la floraison des citronniers», a-t-il déclaré, ajoutant que d'ici à un mois une bonne production sera sur le marché. Dans le même cadre, il a fait savoir que des hectares de terrains agricoles, notamment du côté de la Mitidja utilisés pour la production des agrumes sont abandonnés. «Les terrains existent toujours, mais sont malheureusement non exploités», a-t-il noté. Enfin, le prix de l'ail n'est également pas accessible à l'ensemble des ménages. Le produit local est cédé au marché entre 300,00 et 400,00 dinars, alors que le produit importé voit son coût osciller entre 200,00 et 250,00 dinars. - Le marché de la pomme de terre connaît, lui aussi, une instabilité des prix, et ce, depuis plus de deux mois. Ce tubercule de première nécessité continue de flamber. La hausse a pour origine la faible production, expliquent les mandataires et les commerçants. Les professionnels, pour leur part, pointent du doigt la mauvaise organisation et l'absence d'une politique de gestion fiable. Le kilogramme de pomme de terre oscillait, hier, entre 40 et 50 dinars au marché de gros des Eucalyptus. Le prix chez les détaillants varie, quant à lui, entre 60 et 70 dinars. «Le marché est régulé par une forte demande et une faible offre», explique un responsable du marché de gros des Eucalyptus, qui affirme qu'il est «inconcevable de stocker ce tubercule dans les frigos, alors que le marché en demande». Selon lui, les chambres froides regorgent de ce produit, mais les gestionnaires du marché refusent de le déstocker pour des motifs qui restent énigmatiques, suscitant une certaine instabilité des prix et pénalisant ainsi les consommateurs. «La pomme de terre est stockée en grande quantité, alors que le ministère de tutelle recourt à l'importation de quantités importantes. Pourquoi ?», s'interroge le même interlocuteur, qui affirme que «cette production est logiquement programmée pour être commercialisée en attendant l'arrivée de la récolte d'arrière-saison, fin prête au début du mois en cours». Et d'ajouter : «Les stocks risquent de périr, s'ils sont préservés trop longtemps».