Les trois derniers jours du mois sacré, une flambée des prix est enregistrée au marché des fruits et légumes, où le rush a repris de nouveau. Les commerçants ont du jour au lendemain augmenté les tarifs pratiqués, en prévision de l'Aïd El Fitr. «C'est désormais devenu une tradition chez les commerçants algériens», a estimé âmi Ahmed, ancien détaillant au marché de Chéraga. «Les fêtes religieuses en Algérie riment avec hausse des tarifs. C'est connu depuis longtemps. C'est devenu l'occasion propice pour les vendeurs afin de doubler leurs marges bénéficiaires», ajoute notre interlocuteur, qui affirme que les prix rechuteront de nouveau, après cette occasion si attendue par les jeûneurs, pour revenir à la normale. Les navets et les courgettes reprennent donc le trône. Pour le premier légume, il passe de 70 DA à 170 DA, alors que les secondes passent de 60 DA à 120, voire à 130 DA. Sur les étals de plusieurs commerçants, les navets sont indisponibles. La plupart ont boudé ce légume pour son inaccessibilité. «Il a été proposé à 130 DA au marché de gros. Je ne l'ai pas acheté. Hier encore, ce légume était à seulement 70 DA, mais c'est incroyable», déclare Moh Rougi, comme aiment à l'appeler ses confrères au marché Clauzel. Ce dernier explique que cette hausse, prévisible, est liée directement avec l'avènement de l'Aïd, où les mères de famille prévoient toujours le couscous ou la rechta au menu. Ainsi, les navets et les courgettes sont devenus un luxe inespéré. Pour la tomate, dont la production a remarquablement augmenté cette année, elle est proposée à 60 DA, alors qu'elle se vendait à 35-40 DA le kilo il y a quelques jours. Le poivron a également été touché par la hausse. Il coûtera momentanément 80 DA, la laitue est proposée à 120 DA et la pomme de terre est passée à 50 DA. Les carottes sont placardées toujours à un prix oscillant entre 60 à 70 DA le kilo. Les haricots verts, livrés au marché de gros à 150 DA, sont affichés à 200 DA le kilo, sans parler des haricots blancs qui sont à 300 DA au marché de détail. La laitue est vendue à 120 DA. Cependant, le kilo d'ail stagne à 480 DA (produit importé de Chine) et 680 DA pour la production locale. Le commerçant Ahmed explique que la récolte n'a pas été bonne cette année, à cause de la mauvaise qualité des semences acquises auprès du marché chinois. Toutefois, les prix de certains légumes ont sensiblement baissé en cette période, à l'exemple du chou-fleur (passé de 120 à 100 DA) et de l'aubergine qui est affiché à 35 DA. Concernant les viandes, aucune augmentation n'a été notée. Les prix toujours inaccessibles sont maintenus, à l'exception de la viande congelée qui est actuellement à 650 DA, après avoir coûté 410, voire 500 DA. Les fruits de saison sont toujours inabordables. Le kilo de pêches est proposé à 180 DA et les raisins de bonne qualité à 200 DA le kilo. Pour ce dernier fruit dont la récolte est jugée assez bonne, les commerçants sont unanimes à prévoir une baisse considérable de son prix, après la fête de l'Aïd, soit à 70 DA le kilo.