Constat - Un rapport du ministère de la Justice pour l'année écoulée nous livre des chiffres effrayants sur le déchirement familial. Les données sont plus qu'éloquentes quant à cette situation dramatique. 50 000 cas de divorces dont plus de 5 628 de khol'a, 5 135 procès de divorce à la demande de l'épouse, 24 658 de répudiations, 14 418 divorces à l'amiable. En 2009, le nombre de divorces a atteint 41 643, contre 39 383 cas en 2008 et 34 123 en 2007. Les chiffres sont donc en croissance continue. Les statistiques de la Direction de l'Action Sociale relevant du ministère de la Solidarité, révèlent «une évolution inquiétante caractérisée par la dislocation de la vie familiale». Elle enregistre 174 000 cas de divorce entre 2007 et 2011. Soit une augmentation de 34 000 cas en 2007 à 59 000 durant l'année écoulée. Par ailleurs, une source du ministère délégué de la Famille et de la Condition de la femme a souligné «la montée en flèche de ce phénomène», estimée à 7 % annuellement. Cela concerne, en majorité, «de jeunes couples qui n'ont pas dépassé 5 années de vie commune, mais aussi les vieux couples. 162 divorces ont concerné des personnes dont l'âge frôlait les 80 ans. Les familles évoluant avec un seul parent représentent 11 % du nombre global». Cette situation est essentiellement liée aux problèmes socio-économiques. Les répudiations dominent les statistiques alors que les divorces à l'amiable «sont passés de 2 721 en 2007 à 5 135 en 2010». Certaines autres sources nous apprennent que «11 000 femmes ont divorcé unilatéralement à leur initiative durant l'année écoulée». Comme à quelque chose malheur est bon, le khol'a, institué récemment par le législateur en Algérie comme un divorce unilatéral au même titre que la répudiation, permet à beaucoup de femmes souffrant d'une relation conjugale malheureuse, de reconquérir leur liberté moyennant le sacrifice de tous leurs droits. Ainsi, l'on peut constater que cet outil juridique a autorisé légalement 5 000 femmes à rompre les liens du mariage afin d'en finir avec les tribulations que leur font subir leurs maris. «Les causes sont liées au manque de communication entre les époux, au niveau social et matériel de l'époux - des moyens financiers insuffisants par exemple, le chômage. Souvent, c'est la cohabitation avec la belle-famille qui s'avère difficile, s'ajoute à cela l'exiguïté du logement qui abrite déjà une famille nombreuse dont le jeune couple. Le préjudice subi par les femmes est aussi celui des violences. Beaucoup d'entre elles sont battues et humiliées même devant leurs enfants. Le divorce peut être lié au travail de la femme : un mari jaloux qui ne fait pas confiance à sa femme ou une belle-famille conservatrice. Le port ou non du voile peut également être un motif de divorce». Dans certains cas de couples immatures, la confusion entre la réalité et la fiction induite par les feuilletons à l'eau de rose, peut être une cause de divorce. Certains mariages n'ont pas duré plus d'une semaine. «Les maux sociaux qui prennent une ampleur considérable dans notre société ainsi que la pauvreté peuvent mener les couples à la dérive.»