Résumé de la 100e partie - Taverner procède à l'arrestation de Brenda et de Laurence... Il était très probable que le crime, elle ne l'avait pas commis elle-même. C'était vraisemblablement Laurence Brown qui, pour libérer la femme qu'il aimait, avait accompli les gestes nécessaires. Vider le contenu d'un petit flacon dans un autre, c'était si simple, si facile à faire. — Ainsi, reprit Sophia, c'était terminé ! Elle poussa un long soupir. — Mais, me demanda-t-elle, pourquoi les arrête-t-on maintenant ? Je croyais que les preuves manquaient. — On en a trouvé quelques-unes, répondis-je. Des lettres. — Des lettres d'amour qu'ils échangeaient ? — Exactement. — Faut-il que les gens soient bêtes pour conserver ça ! Vérité incontestable, évidemment. C'est idiot. Il n'est personne qui le conteste. Et, pourtant, il suffit d'ouvrir un journal pour constater que quelque pauvre échantillon d'humanité a, une fois encore et après tant d'autres, fait son malheur parce qu'il a voulu, lui aussi, se donner la satisfaction de conserver la preuve écrite de l'amour de l'être pour lequel il s'est perdu. — Oui, Sophia, dis-je, tout cela est horrible ! Mais à quoi bon épiloguer là-dessus ? Après tout, les choses ne finissent-elles pas comme nous l'avons toujours espéré ? Avez-vous donc oublié ce que vous m'avez dit, chez Mario, le soir même de mon retour à Londres ? Vous m'avez dit alors que tout irait bien si votre grand-père avait été tué par le «bon assassin». Le «bon» assassin, n'était-ce pas elle ? Elle ou Laurence ? — N'insistez pas, Charles ! C'est horrible. — Ça ne doit pas nous empêcher de raisonner ! Maintenant, Sophia, rien ne s'oppose plus à notre mariage. Vous n'avez plus aucune raison de le différer. La famille Leonidès n'est plus dans le coup ! Elle me regarda. Jamais le bleu de son regard ne m'avait si vivement frappé. — Est-ce bien sûr, Charles ? — Aucun de vous, ma chère enfant, c'est l'évidence même, n'avait l'ombre d'un mobile ! Elle était devenue livide. — Aucun de nous, Charles, sauf moi ! J'avais un mobile. — Oui, si l'on veut... J'étais stupéfait. Je poursuivis : — Si l'on veut... Mais en réalité, vous n'en aviez pas. Vous ne connaissiez pas les dispositions du testament. Elle dit, dans un souffle : — Mais si, Charles ! J'étais au courant. — Hein ? Mon sang se glaçait. — J'ai toujours su que c'était à moi que grand-père laissait sa fortune. — Mais d'où le teniez-vous ? — Il me l'avait dit, une quinzaine de jours avant sa mort. Sans préambule, comme ça ! «Sophia, c'est toi qui auras tout ce que je possède. C'est toi qui veilleras sur la famille quand je ne serai plus.» — Et vous ne m'aviez jamais dit ça ? (A suivre...)