Avis - «Le théâtre signifie l'adhésion de la population autour des spectacles, notamment les spectacles de rue. Ces spectacles sont une innovation majeure.» L'Ivoirien, Acho Weyer, est président de la Fédération du théâtre de Côte d'Ivoire. Il est invité à la 4e édition du festival pour une conférence portant sur le thème «Théâtre et conscience de paix». «La question pour moi est de mettre en relation la conscience et le théâtre, c'est-à-dire trouver ce qu'il faut faire pour que le théâtre puisse réellement jouer son rôle sur la conscience de l'homme afin de préserver la paix, un idéal qu'on doit absolument atteindre pour garantir au monde un développement dans toute sa plénitude», explique-t-il. Autrement dit, le théâtre joue un rôle important – et significatif– dans la prise de conscience de l'individu –ou de la collectivité– quant à la nécessité de préserver la paix et de l'entretenir pour les générations futures. Acho Weyer soutient l'idée que le théâtre dans ses différentes dimensions est fédérateur. «Et c'est la raison pour laquelle il est important de lui consacrer des espaces pour le célébrer et le promouvoir», dit-il, et d'ajouter : «Un festival est quelque chose de formidable parce qu'il favorise le rassemblement des gens et signifie en conséquence l'adhésion de la population autour des spectacles, notamment les spectacles de rue. Ces spectacles sont une innovation majeure, car ils garantissent la rencontre, le partage et l'interaction entre les animateurs et le public, entre tous les présents autour du fait théâtral.» C'est alors qu'il encourage activement toute initiative à la faveur de l'expression théâtrale avec ses différents aspects et ses nombreuses particularités. «Il faut encourager les festivals et les rencontres autour du théâtre pour permettre à la population d'embrasser, de célébrer et même de savourer le théâtre dans toute sa dimension», conclut-il. De son côté, Abou Fall, un Sénégalais versé dans l'art de la parole, dira : «Ma participation au festival s'articule autour du patrimoine oral, c'est-à-dire tout ce qui touche aux épopées, mythologies, contes ou récits.» Et de poursuivre : «L'originalité, voire la particularité, du théâtre tient dans ses caractéristiques, à savoir l'aspect festif qu'on retrouve notamment dans les spectacles de rue. Toutes ces musiques traditionnelles qui nous viennent depuis la nuit des temps et qui sont présentes sont vraiment extraordinaires. Elles sont témoins de notre histoire et de notre mémoire. Avec toutes ces performances, nous sommes en plein dans le théâtre. Et c'est une façon de jeu très belle, exceptionnelle.» Abou Fall tient à rappeler que le théâtre est fait de mots. Et d'expliquer : «Il faut dire les choses de la manière la plus simple : le théâtre existe, mais le verbe est là avant le théâtre.» Et de souligner : «L'homme a toujours inventé le théâtre avec les mots.» Abou Fall estime, par ailleurs, qu'il est nécessaire de mettre surtout l'accent sur l'art de la parole qui est, pour lui, l'essence même du théâtre. «Il ne faut pas que nous perdions cette notion du dire, parce qu'elle nous permet de transmettre la parole des anciens et d'assurer la pérennité de notre existence mémorielle.»