Péril Face à la dégradation avancée de leurs bâtisses, les propriétaires ne savent plus à quel saint se vouer. Pour ne pas assister impuissants à l?effondrement total de celles-ci, ils ont créé une association qui leur permet d?activer au sein d?une structure organisée et d?être les interlocuteurs des autorités. «Nous voudrions que La Casbah redevienne comme elle était avant», affirme M. Bechari, le président de l?association qui a pour but «la défense des intérêts collectifs et individuels moraux des propriétaires». Notre interlocuteur nous informe que l?Apic a sollicité les autorités (la wilaya en l?occurrence) pour que ses adhérents, au nombre de 400, puissent bénéficier d?une prise en charge par l?Etat d?une partie des travaux de restauration. Celle-ci requiert, en effet, des moyens matériels et financiers importants. Mais le montant de l?apport personnel, jugé exorbitant par les propriétaires, empêche, jusqu?à aujourd?hui, la conclusion d?un éventuel accord. Cette attitude n?est certainement pas pour le bien de La Casbah qui voit tous les jours s?amenuiser ses chances de retrouver sa splendeur. Ses maisons s?écroulent par îlots entiers comme ce fut le cas de l?îlot Lallahoum où ne subsistent que «6 bâtisses sur la cinquantaine» qui devaient être restaurées. Devant servir d?îlot pilote, il avait été évacué et les occupants (propriétaires) avaient été expropriés. «Ils ont été relogés à Bab-Ezzouar où ils payent un loyer.» Seulement, l?opération n?a pas eu lieu et à la place d?un quartier entièrement rénové, ce sont des ruines qu?on peut y voir. Après la création de l?Apic, de nombreux expropriés se sont manifestés pour récupérer leur bien. «Rien n?a été fait, il n?y a pas eu de transfert de propriété et les intéressés n?ont jamais été indemnisés», souligne M. Bechari qui indique que le wali a été saisi de ce problème. «Nous n?avons pas eu de réponse écrite et toutes nos démarches sont restées vaines», affirme-t-il. Ce qui a conduit l?Apic à proposer aux expropriés l?idée d?ester la wilaya en justice.