À l'instar des jeunes des autres villages déshérités de la commune de Mizrana, ceux de Tizi n'Bouali, en déperdition totale, s'adonnent, sous la pression du vide, l'acculturation et le chômage endémique, aux pires fléaux sociaux. Conscient du danger que fait peser cette situation sur l'avenir de l'ensemble des habitants, un groupe de jeunes éclairés ont créé en 1997 l'association culturelle dénommée Thizi N'yensayen. Cette dernière a initié plusieurs ateliers, comme les cours de soutien pour les élèves scolarisés (collégiens et lycéens), les travaux manuels pour jeunes filles (broderie, couture, coiffure...), le théâtre et la musique pour les garçons et tout un autre chapelet d'activités événementielles, les célébrations de différentes dates historiques nationales et locales, l'organisation de tournois de football et de sortie en villégiature aux profits des enfants issus de familles démunies. Cette initiative profitable à tous a pour but de donner une nouvelle orientation à toute cette masse juvénile aux horizons incertains pour qu'elle participe activement au développement culturel local et national. Mais les activités de l'association sont gelées faute de non-renouvellement de l'agrément. Pour “inexistence d'un local, la demande d'agrément ne peut être acceptée”, s'est contenté de dire l'administration compétente pour justifier le rejet. Notons, par ailleurs, que l'ancien siège, cédé par un particulier durant sept années, est affecté à un autre usage par son propriétaire. Aujourd'hui, ses membres fondateurs ne savent plus à quel saint se vouer pour décrocher un local afin de continuer les activités de l'association, dont certaines ont été primées, à l'exemple de l'atelier de couture qui a arraché haut la main le premier prix lors du Festival national des arts traditionnels de Bouira. À noter aussi que le président et les membres de l'association ont maintes fois interpellé les autorités locales pour une aide financière permettant l'achèvement d'une maison de jeunes dont les travaux d'avancement ne dépassent pas actuellement 5% et cela, grâce aux cotisations des citoyens du village. Cependant, rien n'est encore venu de la part des services de l'APC de Mizrana. En attendant, les fléaux sociaux, repoussés durant des années, recommencent à s'installer brutalement dans la vie de la pauvre jeunesse. BELAID SADOUDI