Palmarès - L'Algérie est classée 5e parmi les villes où il ne fait pas bon vivre. Un classement qui semble faire mouche chez les responsables du secteur qui se disent déterminés à redorer le blason de nos grandes villes. Une tâche qui s'annonce d'ores et déjà compliquée ne serait-ce que pour la capitale. Les spécialistes s'accordent tous à dire qu'Alger est une ville qui suffoque de par l'urbanisation sauvage qu'elle subit depuis l'indépendance. «Il y a un manque de stratégie et de planification qui ignore qu'Alger a été conçue pour abriter environ 900 000 personnes intra-muros et 1 500 000 au maximum avec sa grande périphérie et ce, sans toucher aux terres agricoles», rappelle Abdelhamid Boudaoud président du Collège national des experts architectes (CNEA). Il tient à préciser dans ce sillage qu'outre «l'accroissement démographique qui a pratiquement quintuplé, toute l'administration centrale se trouve concentrée au centre-ville qui n'a jamais été désengorgée tant il y a absence totale de stratégie d'aménagement urbain, de décentralisation et d'équilibre entre la ville et la campagne». Autant de paramètres et bien d'autres ont contribué à mettre en péril le cadre de vie des Algérois. Pour notre spécialiste, il n'y a pas de doute que le manque de prévoyance chez les autorités a eu des conséquences néfastes sur nos villes «en matière de logement, de transport (manque de plan du trafic urbain), de parkings, de déplacements, d'éducation, de santé, de parcs, de jardins, de loisirs et autres». A noter que les critères retenus lors du classement cité plus haut sont la stabilité, l'accès aux soins, la culture et l'environnement, le système éducatif et les infrastructures. En plus des éléments cités précédemment qui renvoient à l'aménagement du territoire dans son ensemble, les deux principales sources du marasme que connaît Alger se situent dans l'absence totale d'assiettes foncières. La superficie de la capitale est de 1 190 km2. Ainsi, la réalisation des projets nécessaires pour répondre aux besoins de plus en plus importants des Algérois, à savoir les écoles, les stades, les piscines, les cinémas, les théâtres, les marchés, les lycées, les polycliniques, les centres de santé, les parkings et autres, s'avère très compliquée. Pour notre interlocuteur, «il n' y a jamais eu de décision courageuse de délocaliser les administrations centrales, du centre ville (DGSN, Palais du gouvernement, différents ministères, l'état-major, le Trésor public, etc.)». Il y a donc urgence à prendre des mesures à même de redorer le blason d'Alger. Le président du CNEA préconise dans ce sens de «repenser à très long terme car la solution réside dans la responsabilisation des professionnels (urbanistes, architectes, ingénieurs, sociologues, économistes, planificateurs, société civile, sismologues et autres)». Il s'agit «d'effectuer un diagnostic exhaustif des problèmes et des contraintes qui se posent pour ensuite proposer une stratégie cohérente avec un calendrier précis et des objectifs à atteindre en matière d'amélioration du cadre de vie», a-t-il indiqué précisant qu'il est important de commencer par la «résorption de l'habitat précaire, le patrimoine immobilier vétuste, le patrimoine immobilier inachevé, espace vert, la baie d'Alger, tramway, métro, loisirs, infrastructures sportives, éducatives, parcs de loisirs, le cas de la Casbah qui perdure et autres».