Cleptomanie n Ses parents sont désolés : ils ont beau le sermonner, le punir même, il continue à chaparder, à remplir ses poches et sa chambre d'objets volés. Marcel André Henri Félix Petiot, l'un des plus grands criminels de l'histoire, est né à Auxerre, en France, le 17 janvier 1897, dans une famille modeste. Son père est fonctionnaire aux PTT et sa mère est sans profession. Les parents, qui n'ont pas eu l'occasion de pousser leurs études, veulent que leurs deux enfants, Marcel et son frère Maurice, aillent à l'université. Le petit Marcel fait preuve d'une grande précocité puisque, selon les témoignages, il a, à cinq ans, l'intelligence d'un enfant de dix. Il apprend à lire très tôt et dévore tous les ouvrages qu'il trouve. Précocité intellectuelle, mais aussi précocité sexuelle : c'est un garçon obscène qui fait des propositions à ses camarades de même sexe et fait circuler des photographies de femmes nues en classe. Il est surpris par ses maîtres et renvoyé, mais son père insiste et on le reprend. On dit aussi que c'est un enfant cruel, qui prend du plaisir à torturer les animaux, mais ce fait n'a pas été établi, des récits ayant été forgés, par la suite, pour appuyer la perversité du personnage. Mais il y a un fait réel de la vie de Petiot, c'est sa cleptomanie : tendance maladive à voler tout ce qu'il trouve : billes, crayons, livres, nourriture... Il ne vole jamais par nécessité ni même par convoitise : il voit un objet, il doit le prendre et le mettre dans sa poche. «Voleur !» Ce mot doit le poursuivre toute sa vie, même devenu adulte et disposant de revenus importants. Ses parents sont désolés : ils ont beau le sermonner, le punir même, il continue à chaparder, à remplir ses poches et sa chambre d'objets volés. Petiot est timide, voire effacé, n'ayant pas de véritable ami, comme on aime en avoir à son âge, préférant, quand il sort de l'école, s'enfermer dans sa chambre. Il donne l'apparence d'un enfant pacifique mais il lui arrive de se montrer violent. Un jour, avec des camarades, il monte un numéro de cirque, avec des clowns, des acrobates. Lui se met dans la peau d'un lanceur de couteaux. Il plaque un garçon contre une porte, lui demande de ne pas bouger et se met à lancer... des couteaux ! Sans l'intervention d'un ancien, il aurait pu blesser son camarade ou le tuer ! Une autre fois, il s'empare d'un revolver appartenant à son père et l'emmène à l'école. En cours d'histoire, alors que la maîtresse parle de batailles, il saisit l'arme et tire un coup de feu en l'air ! A dix ans, il souffre d'énurésie (il mouille son lit). Il souffre également de convulsions et fait des crises fréquentes de somnambulisme. Il se lève la nuit et marche en tenant des propos incohérents. Les médecins, qui l'ont consulté, parlent de crises qui passeront à la puberté. En attendant, il faut le surveiller étroitement : on ne sait pas ce qui se passe dans sa tête, il peut se faire mal ou faire du mal aux autres... «Ce garçon m'inquiète beaucoup», ne cesse de se plaindre sa mère. La pauvre femme, qui a des ennuis de santé, s'épuise à s'occuper de lui. A suivre K. Noubi