Procédure n Quand le jeune toxicomane se présente au niveau du Centre de prévention et de psychothérapie, il est reçu par des éducateurs et des éducatrices qui essaient de l'apaiser. «Les jeunes s'y rendent généralement dans un état très délicat, ils se disent par exemple : moi je ne suis pas malade, je n'ai aucune pathologie apparente. Cela dit, les éducateurs vont apaiser leur souffrance et essayer de gagner leur confiance. Ils discutent avec eux en toute discrétion pour qu'ils soient à l'aise et en confiance et ainsi ils pourront exposer leur cas et expliquer leur situation», nous explique un sociologue qui exerce au niveau de ce centre. Ensuite, les jeunes «patients» sont orientés directement vers le médecin pour une consultation. La première séance prend beaucoup de temps, car c'est un nouveau cas. On réunit toutes les informations concernant le jeune en faisant un interrogatoire axé notamment sur le contexte familial et social. Après cet interrogatoire on passe à un examen clinique du concerné, ensuite on commence un traitement par spécificité de drogue : chaque cas a une prise en charge bien précise et particulière. Pour les jeunes qui ont une addiction, on leur explique le phénomène physiopathologique de la drogue qu'ils ont consommée, c'est-à-dire depuis l'inhalation jusqu'à l'élimination. Cela permet de les sensibiliser sur le risque médical, à savoir les différentes pathologies : cancer, maladie cardiovasculaire et même la paranoïa ou la schizophrénie. Pour ceux qui souffrent de ces dernières pathologies, ils sont orientés directement vers le psychiatre car ils sont dans un état qui ne leur permet pas de communiquer, ils ne savent pas ce qu'ils ont. Concernant les jeunes qui ne souffrent pas de ces pathologies, on leur prescrit un programme spécial fait à base d'éléments naturels. Ce programme a été choisi sur le mode d'action des drogues au niveau de l'organisme. Ainsi, on prescrit une tisane de plantes médicinales, dont les vertus sont connues. «Cette tisane thérapeutique a donné des résultats. On explique aux patients que ce sont des herbes naturelles calmantes sans effets secondaires», nous dit un médecin au niveau du centre. «Outre la tisane, on utilise les bains, et cela donne des résultats encourageants, car quand le patient prend un bain, il déstresse. Nous avons également des séances de relaxations physiques et des séances de sport mais aussi des séances pour orienter les patients : la rupture avec le milieu est primordiale pour atteindre de bons résultats, sinon le traitement ne servira à rien», poursuit notre interlocuteur, en précisant que les jeunes se présentent une fois par semaine pour des consultations. Ce médecin nous a fait savoir qu'il dispose d'une échelle de classification en matière de dépendance. «Quand on prescrit une tisane à un patient, on lui demande d'essayer de ne pas prendre de drogue, mais s'il en consomme il doit mentionner l'heure, la nature et la quantité de drogue consommée. Si le jeune consomme ce n'est plus par plaisir, mais par besoin. A partir de là, on mesure son degré d'addiction et sa volonté d'arrêter», souligne ce médecin en notant que «l'appui de la cellule familiale est très important», conclut notre interlocuteur. B. M.