Photo : M. Hacène Par Nasser Hannachi Outre des «centres antidouleur» qui leur sont nécessaires, les malades atteints de pathologies «sévères» doivent attirer davantage le regard des pouvoirs publics. Il est nécessaire d'accompagner ces patients non seulement sur le plan médical proprement dit - ce qui est indiscutable -, mais aussi, y associer une thérapie psychologique pour tenter un soulagement, fût-il modéré. Le soutien psychologique au niveau des structures de santé destinées au traitement du cancer ou autres maladies aiguës n'est pas «automatique». Un débat devrait être provoqué et les malades, les premiers impliqués. «Dès qu'on lui annonce la maladie, le patient devrait être systématiquement pris en charge par un psychologue. Ce qui n'est pas le cas malheureusement», nous dira un professeur et de déplorer : «Il est supposé exister des “cellules'' pour ça, mais il semblerait que les personnes qui y sont affectées bayent aux corneilles. Cette passivité s'explique tout simplement par des incompétences.»A vrai dire, la difficulté de décrocher un rendez-vous pour suivre des séances de radiothérapie ou de chimiothérapie supplante cette donne de «psychothérapie». Pourtant, des avancées scientifiques ont confirmé les vertus et les apports de cette approche sur les malades, notamment après une intervention chirurgicale, surtout quand il s'agit d'ablation. Intervenant en complément du traitement médical, cette thérapie de soutien redonne de l'espoir au malade et l'aide à supporter son mal et/ou ses conséquences. C'est le cas pour les malades chroniques et les cancéreux. Le centre anti-cancer au CHU dispose d'une association qui s'affaire auprès des malades transités pour y suivre des soins. «C'est souvent dans un contexte de régulation des dates de rendez-vous que l'on active. Nous tentons d'informer les malades sur leurs séances, notamment ceux qui habitent en dehors de Constantine. Aussi, on leur distribue des couvertures et des chaises roulantes pour leur faciliter le déplacement dans le service», selon l'association Oncologica. Ce qui amène à dire que la priorité reste liée beaucoup plus à l'aspect «médicamenteux» dispensé au patient. Le volet psychologique ne figure pas dans la thérapie et ne s'y impose pas d'une façon permanente. Pourtant, questionné à ce sujet, un professeur actif au niveau du CHU met le point sur cette donne requise et prépondérante avec des «centres anti-douleur». En ce qui concerne les autres pathologies telles que les diabètes, les maladies rénales… certaines associations jouent aux «psychologues» afin d'apaiser un tant soit peu le mal au quotidien qui ronge les sujets atteints. A Constantine, la psychothérapie est effective grâce à l'implication de mécènes dont des proches sont atteints. Les diabétiques sont ainsi suivis par des cercles restreints. Les plus démunis parmi eux sont souvent pris en charge par des associations qui leur prodiguent, non seulement des conseils sur la maladie pour une meilleure prise en charge quotidienne mais également une aide pour l'acquisition de stylos-insuline, glucomètres ou des médicaments. Si, pour la frange adulte, le problème se pose modérément, il n'en est pas de même pour les insulinodépendants dont la plupart ont moins de 16 ans. «Cette catégorie requiert une attention particulière», laisse entendre un médecin. En définitive, la copie de la psychothérapie, même si elle ne figure pas en grosses lettres dans les calepins des conférenciers, doit amorcer un déclic. Ce sera de l'espoir redonné aux malades qui souffrent en solitaires !