Débat La traduction littéraire en Algérie s?avère une problématique. D?où l?objet de la rencontre qui s?est tenue au Salon du livre. Ecrivains et traducteurs ? Inaâm Bayoud, Saïd Boutadjin, Mohamed Sari, Marcel Bois, Mrizek Guettara, Merzak Bagtache ? ont animé cette rencontre au pavillon G, à l?espace Le Métier à tisser. Lors de son intervention, Marcel Bois a tenu à préciser que la traduction est un sentiment qui s?exprime par le désir d?élargir et d?enrichir la vision du monde que l?un a sur l?autre ; elle est la transmission d?un savoir et d?une culture ; elle est ouverture sur le monde extérieur ; elle est un acte d?échange et de communication ; elle signifie l?existence de la pluralité des idées et des tendances dans divers domaines, notamment dans celui de l?art et de la culture, voire de la littérature. Il se trouve que la traduction littéraire diffère largement de la traduction des ouvrages techniques. Autrement dit, les livres techniques ne semblent pas poser problème aux traducteurs spécialisés dans le domaine. Il s?avère cependant que les traducteurs, dont la spécialité est la littérature, rencontrent énormément de difficultés au cours de leur travail de traduction. Celle-ci présente ainsi des insuffisances, parce que l?on peut aisément traduire les mots, mais pas la parole ; l?on peut couramment et facilement traduire un texte mais beaucoup plus difficilement la sensibilité de l?écrivain ou encore du poète véhiculée par les mots. Les intervenants ont donc tous soulevé les limites et les complexités de la traduction, à savoir comment «faire passer» un texte d?une langue à une autre de manière fidèle et précise, sans qu?il y ait ambiguïté ou altération du sens. Autre question soulevée par les intervenants : comment traduire le langage populaire dans une autre langue tout en gardant son originalité et son identité significative, sachant a priori que certaines expressions sont intraduisibles, que certaines locutions ont une valeur significative qui n?est perceptible que par un lecteur partageant avec l?écrivain le même code culturel. Cela présente, une fois encore, une faille de la traduction littéraire. D?autres difficultés viennent entraver le travail du traducteur : le thème, la structure... Lors du débat, les animateurs ont évoqué l?inexistence de maisons d?édition spécialisées dans le domaine de la traduction. Seuls quelques éditeurs investissent peu de moyens financiers et intellectuels dans ce créneau. Cela rétrécit le champ d?ouverture sur ce qui se fait sous d?autres cieux.