Constat - Les Journées théâtrales du Sud dont la 5e édition a pris fin samedi, ont montré une autre façon de faire du théâtre. Les jeunes associations et troupes ayant participé à ces Journées (du 22 au 29 décembre) affichent, à travers le travail dans lequel ces amateurs de l'art des planches se sont impliqués, un souci permanent et palpable de renouveler l'approche de la pratique théâtrale. «Une révolution dans le domaine du théâtre est en train de se faire, un devenir est en train de s'accomplir», estime le critique théâtral, Brahim Noual. Autrement dit, ces jeunes troupes sont en train de renouveler la pratique théâtrale en apportant une dynamique nouvelle. Leur travail peut se considérer comme une réflexion, une recherche sur le théâtre. Ainsi, le Sud s'ouvre davantage à l'art des planches. Toutefois, cette pratique, motivée par une passion inconditionnelle et une grande volonté, est confrontée aux problèmes de moyens et au manque de conditions, voire de possibilités de se développer et de s'épanouir. C'est ainsi que les participants à cette manifestation, à savoir les Journées théâtrales du Sud, déclarent : «L'art dramatique dans le Sud algérien évolue dans des conditions techniques et financières difficiles», sachant d'emblée que ces amateurs, qui ont du talent, des compétences et de la volonté d'aller de l'avant, ne demandent qu'à travailler et à réussir leur carrière artistique. «Le 4e art dans cette région mérite plus de considération et un meilleur encadrement pas seulement pour le comédien mais pour l'ensemble des métiers du théâtre : mise en scène, scénographie, décors, son et éclairage», dira Brahim Noual. De son côté, Noureddine Boulghiti, metteur en scène de l'association culturelle «L'art de la scène», dira : «Le théâtre du Sud vit une dynamique animée par de jeunes talents ambitieux et passionnés qui tentent d'aller de l'avant avec les moyens du bord, d'autant plus que cet art est visiblement apprécié par le public, lequel montre souvent un réel intérêt pour les spectacles proposés.» Notons que la plupart des comédiens sont autodidactes ou formés dans de simples ateliers lors des festivals ou dans un cadre associatif. Pour sa part, Haroun El-Kilani, metteur en scène et président de la coopérative culturelle de Laghouat, estime que «le grand problème du théâtre dans les régions du sud réside dans le manque de salles de spectacle, d'échanges entre les théâtres régionaux, de tournées théâtrales dans les wilayas du Sud et d'activités culturelles consacrées au théâtre». Mais malgré le peu de moyens techniques et financiers, ces jeunes metteurs en scènes et comédiens continuent d'œuvrer en montant des pièces, même s'ils considèrent que «le théâtre au Sud vit une sorte de coma dont le sort reste incertain» et ce, en raison notamment des contraintes financières. Ils refusent de se décourager et donc de baisser les bras. Les différentes régions du Sud connaissent une activité théâtrale dynamique et continue. De plus en plus de troupes voient le jour et les jeunes s'y impliquent avec autant de passion que de détermination. Cependant, les obstacles auxquels associations et troupes sont confrontées, entravent et réduisent les initiatives individuelles. Mais malgré cela, ces jeunes sont là, présents ; ils ont la volonté, ils sont très motivés, ils font un énorme travail de recherche. Il y a une création, une production.