L?Algérie détient un record étonnant. Elle est sans doute la capitale où il y a le plus de chantiers qui s?éternisent, consommant, en voraces «budgétivores», des milliards de dinars. Certains ont battu le record de longévité, à l?image de l?Institut Pasteur de Dély Ibrahim dont les travaux ont été lancés en 1976. Ce projet devait constituer la fierté de l?Algérie post-indépendante. Les autorités de l?époque avaient mis le paquet pour qu?il n?ait rien à envier aux Instituts Pasteur européens. Pour ce faire, des équipements ultramodernes ont été commandés auprès de fournisseurs étrangers et le modèle du projet en question fut inspiré des Instituts français Mérieux et Pasteur de Paris. Ayant démarré en grande pompe, le chantier subira les répercussions de la crise économique qui a touché le pays à la fin des années 1980 même si d?autres sources mettent en cause une mauvaise gestion qui a failli venir à bout de ce projet capital pour la recherche scientifique algérienne. L?îlot Belhaffaf, quant à lui, n?a pas révélé tous ses secrets. Ce projet, lancé en 1986, devait être réceptionné en 1989 soit trois ans après. Presque vingt ans plus tard, les passants et les riverains de la rue Belouizdad où est situé l?ouvrage, ont toujours le loisir de constater que les choses n?ont pas changé et n?ont pas avancé d?un iota. Il en est de même des deux tours du Hamma qui attendent désespérément que des opérateurs économiques jettent leur dévolu sur elles pour y installer leurs bureaux. Que dire aussi du métro d?Alger dont la première pierre fut posée en 1982 ? Les citoyens désespérés de voir le bout du tunnel ont fini par tourner en dérision ce projet. Dans le même sillage, on peut citer l?aérogare d?Alger que les Chinois, avec leur savoir-faire et leur rapidité jamais contestés, sont venus tirer de sa situation figée. Ces chantiers ont bien évidemment coûté des sommes faramineuses qu?on a puisées dans l?argent du contribuable. Un contribuable qui n?est pas sûr de goûter aux fruits de ces projets auxquels il a contribué.