Alors qu'il était annoncé que la ville de Konna (centre, 700 km de Bamako) avait été reprise par les forces maliennes, il semblerait qu'au contraire une poche de résistance s'y soit installée. Ainsi, le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, a reconnu, hier, que Konna n'avait pas encore été reprise par l'armée malienne, contrairement aux affirmations maliennes. La zone n'est pas accessible à des observateurs indépendants. La chute de Konna avait déclenché l'intervention de la France, qui redoutait une percée vers Bamako des jihadistes. Un porte-parole d'Ansar Dine (défenseurs de l'islam), Aboul Habib Sidi Mohamed, a confirmé que les jihadistes contrôlaient toujours Konna, dans une vidéo datée de lundi et mise en ligne hier sur le site mauritanien Sahara Media. «Nous sommes actuellement dans Konna, ce que vous voyez c'est un véhicule blindé de l'armée malienne», expliqué l'islamiste, qui s'exprime devant un véhicule blindé recouvert d'un drapeau jihadiste. Un habitant de Konna qui a fui lundi la ville, a précisé que l'armée malienne se trouvait «à une vingtaine de km de Konna» et que les islamistes, cachés dans les environs, «viennent souvent se ravitailler en nourriture dans cette ville». Située à plus de 700 km de Bamako, Konna était tombée le 10 janvier aux mains des jihadistes. La chute de cette ville avait déclenché l'intervention de la France, qui redoutait la chute de Mopti puis de Bamako et de tout le Mali aux mains des jihadistes.