Le président du Forum des clubs professionnels (FCP) a affirmé que les autorités sportives n'ont pas tenu leurs promesses et qu'elles sont responsables de l'échec du professionnalisme. Comme quoi la mentalité d'assisté persiste malgré le grand virage imprimé à notre football qui, devant s'inscrire dans la configuration mondiale en rompant avec l'amateurisme, avait pour obligation de bouleverser complètement sa physionomie, les clubs étant sommés de devenir professionnels. Pour permettre cette transition, le ministère a décidé d'octroyer une aide confortable répartie sur quatre tranches de 2,5 milliards de centimes chacune, ainsi que des assiettes foncières pour y édifier des centres sportifs. Mais après trois années d'exercice, le professionnalisme a lamentablement échoué et beaucoup s'accordent à dire que les clubs n'ont pas été suffisamment préparés pour franchir cette étape décisive. Ainsi beaucoup de présidents continuent de solliciter l'aide publique pour boucler des exercices financiers frôlant la faillite. Dans beaucoup de cas, les walis et les APC viennent à la rescousse des clubs en renflouant leurs caisses mais cet argent se révèle insuffisant pour faire face aux énormes dépenses induites par les recrutements de joueurs et d'entraîneurs étrangers dont les rémunérations sont tout bonnement faramineuses. Pour l'exemple, les autorités sportives ont déjà débloqué la première tranche et cet argent devrait servir à l'achat d'un bus et aux salaires des encadreurs des petites formations. Or, cette subvention est allée droit dans les poches des joueurs de l'équipe fanion qui réclamaient leurs salaires. Parce que les gérants des clubs n'ont pas admis que le professionnalisme, c'est s'inscrire dans une gestion commerciale fructueuse inhérente au fonctionnement des entreprises. C'est cela le professionnalisme : des clubs transformés en entités économico-commerciales censées générer de substantiels profits avec ce qu'on appelle le merchandising, l'art de vendre l'image du club par tous les supports médiatiques, du calendrier au moindre maillot et autres gadgets frappés des couleurs du club. Les porte-clés, survêtements, bandeaux et autres supports de tous les clubs d'Algérie se vendent impunément par des réseaux qui ont senti la bonne affaire. Qu'ont fait les clubs pour récupérer leurs droits ? Rien, et au lieu de s'en prendre aux autorités, ils feraient mieux de se transformer en managers. Pour l'heure, nous avons affaire à d'inamovibles patrons de clubs qui dépensent sans compter l'argent qu'ils ne possèdent pas. Enfin, de quoi je me mêle ? Khelli l'bir beghtah.