Revendication Le plus frappant chez ces familles, c?est qu?elles demandent unanimement à être relogées là où elles résidaient avant le 21 mai 2003. S?il est une chose que les sinistrés de Boumerdès espèrent une année après le terrible séisme du 21 mai 2003, c?est bien d?être relogés dans les plus brefs délais. Conscients du fait que leur séjour dans les chalets risque de durer éternellement, ils attendent tout de même que les autorités fassent des efforts pour les aider à retrouver leur domicile «dans une année ou deux». Ce qui leur fait peur, c?est surtout la hantise de subir le sort des sinistrés de Chlef qui, 24 ans après le tremblement de terre du 10 octobre 1980, vivent encore et toujours dans des chalets. «Eux au moins, ils ont des chalets plus solides, plus spacieux et mieux aménagés», commente une dame rencontrée au site Esghirate. Et d?enchaîner : «Nous voulons retrouver nos maisons, est-ce trop demander ?» Qu?il fasse mauvais ou beau temps, toutes les conditions climatiques rappellent aux sinistrés qu?ils sont «dans le provisoire qui dure». «Quand il pleut, il est impossible de dormir tellement l?eau rentre de partout et le bruit de la pluie est si fort que le sommeil ne vient plus. Et quand il fait chaud, c?est pareil. En clair, tout nous rappelle que nous ne sommes pas chez nous», souligne-t-on. Le plus frappant chez les familles sinistrées, c?est qu?elles sont unanimes à demander à être relogées là où elles résidaient avant le 21 mai 2003. Il n?est pas question pour elles d?aller habiter ailleurs qu?à Boumerdès, «plus précisément, à la cité 1200 Logements où j?ai passé plus de 25 ans», insiste une mère de famille résidant au site La Sablière. «La mort fait partie de la vie. Ces lieux nous rappellent de mauvais souvenirs certes, mais aussi de bons souvenirs. Ils font partie de notre vie. Nous y avons vécu des années et des années. Ce n?est pas du tout facile pour nous d?oublier tout cela», enchaîne-t-elle. Si les sinistrés de Boumerdès tiennent à être relogés sur les lieux où ils ont vécu l?horreur il y a de cela une année, c?est parce qu?ils refusent d?oublier tous ceux qui y ont péri, c?est parce qu?ils refusent d?être déracinés. «Il est hors de question d?aller habiter ailleurs qu?à la cité 1200 Logements. Pour moi, partir ailleurs, c?est trahir la mémoire de toutes les personnes qui sont mortes sur ces lieux», déclare, les larmes aux yeux, une enseignante à l?université.