Combien de fois a-t-on entendu les sinistrés se plaindre des «aberrations» des services du CTC dans leur classification des immeubles touchés par le séisme du 21 mai 2003 ? Combien de fois a-t-on entendu les citoyens accuser les agents du CTC de pratiquer la politique du deux poids deux mesures dans l?exercice de leurs fonctions ? Déjà au lendemain du terrible tremblement de terre du 21 mai 2003, le CTC avait été l?un des tout premiers organismes à être désignés du doigt dans l?effondrement de milliers de bâtiments et d?habitations pourtant contrôlés et déclarés «habitables» par ses agents. Les responsables du CTC réfutent ces accusations en soulignant que leur organisme n?est qu?un maillon de la longue chaîne des intervenants dans le processus de construction. Ce qui n?est pas faux. Seulement, le citoyen a du mal à comprendre comment des bâtiments «solides» ont été classés rouge, donc à démolir, par les services du CTC alors que d?autres, «vieux de plusieurs années et très fragiles», ont été classés orange, donc à conforter. Plus troublant encore, des immeubles classés rouge au départ ont fini par être classés orange, ou vice versa. A ce propos, l?on raconte qu?à Chéraga, des habitations ont été classées rouge après le tremblement de terre de 1989. Après le séisme du 21 mai, ces mêmes habitations, qui devaient être démolies, ont été classées? orange. Pour les citoyens, «tout cela prouve qu?il y a anguille sous roche». D?où la question : sur quelle base les agents du CTC font-ils leur classification ? Quand ils établissent leur diagnostic, ces agents ne comptent que sur leur vision et leur expérience. Sans le moindre outil technique, ils peuvent donc facilement se tromper dans leur expertise. Toujours est-il que des contre-expertises, qui demandent un peu de temps, sont effectuées à la demande des propriétaires ou des locataires s?ils jugent que la première évaluation est loin de refléter la réalité, selon les responsables du CTC. Cet organisme n?a pas été le seul dont la fiabilité a été remise en cause au lendemain du séisme du 21 mai 2003, puisque le Craag a été, pour sa part, l?objet de nombreuses critiques après avoir «sous-estimé» la magnitude du tremblement de terre.