Conséquences n Les dommages occasionnés aux ouvrages dans les wilayas touchées et les carences constatées dans la construction sont le résultat, selon les experts, du non-respect des prescriptions techniques, des règles et des normes parasismiques mises en place par le CTC il y a 30 ans. Le parc immobilier datant pour sa majorité de l'époque coloniale n'a pas été épargné faute d'entretien préventif et régulier. Ainsi, 187 543 unités ont été touchées : 103 164 logements dont 82 929 collectifs à Alger ; 84 379, dont 23 556 collectifs à Boumerdès et 20 500 dans les autres wilayas touchées. Dans le quartier populaire de Sidi M'hamed, plusieurs maisons menaçant ruine sont toujours occupées malgré leur état de dégradation. Qui en est responsable ? Le CTC qui n'a pas fait «correctement» son travail d'expertise et de classement des bâtisses, suivi d'un rapport adressé aux autorités locales, wilaya, APC et services techniques, ou bien les citoyens qui, ignorant le danger et étant dans le besoin, veulent réoccuper leurs demeures ? «Les expertises du CTC ont été hâtives, la preuve c'est qu'à chaque fois qu'une nouvelle expertise est faite, elle est suivie d'une autre…», souligne un habitant de Laâqiba, un quartier très touché par le séisme de mai 2003. «Normalement, des expertises, il ressort la nécessité ou non de démolir les constructions. Les familles ne sauraient les réoccuper de nouveau ou les restaurer. Mais ils y sont toujours. Il n'y a pas de suivi», ajoute un riverain. «Il est clair que l'ampleur des dégâts occasionnés par le séisme de 2003 dépasse de loin les capacités d'un petit centre de contrôle technique. Mais il vaut mieux faire un petit travail correctement que de faire du bricolage pour calmer des milliers de gens en colère», souligne un sexagénaire du quartier de Laâqiba. «Il faut reconnaître que le CTC a correctement fait son travail dans les premières semaines qui ont suivi le tremblement de terre, mais par la suite, ce fut du travail bâclé… Il s'agit de la vie d'une population, mon frère !», s'indigne ce sexagénaire qui a préféré réoccuper sa maison située dans un immeuble pourtant classé «orange 4». Mais une question sérieuse se pose : qu'en sera-t-il en cas de survenue d'un nouveau séisme ? Qu'en est-il des méthodes et techniques de réhabilitation, sachant que la main-d'œuvre qualifiée est quasi inexistante ? Tant de questions qui sont d'actualité surtout que beaucoup d'experts n'écartent pas la possibilité d'autres tremblements de terre en Algérie, qui est une zone sismique. Tout le monde a entendu parler d'une étude d'un professeur algérien sur un risque sismique très probable dans la région de la nouvelle ville de Sidi Abdallah. Le CTC est donc devant un dilemme : s'adapter aux techniques ultramodernes et réaliser des études hautement qualifiées pour désigner les structures qui sont vulnérables au séisme, ou bien laisser place aux organismes internationaux qualifiés…