Plus de deux années après le séisme du 21 mai 2003 et alors que les opérations de relogement dans du dur sont entamées au profit de familles installées dans des chalets, des dizaines d?autres vivent encore dans des immeubles classés rouge 5 par le CTC et qui risquent à tout moment de s?effondrer. Doivent-elles mourir parce qu?elles sont de simples locataires ? Des bâtisses classées «rouge 5» par les services du Contrôle technique et de construction (CTC) sont à démolir, mais aucune solution n?est envisagée pour les locataires. Les propriétaires, pour leur part, bénéficient d?une indemnité de 100 millions de centimes. «18 mois de location pour certains. Après cette durée, vous vous débrouillerez», ont suggéré les pouvoirs publics, selon les propos des sinistrés. Un camp de toile a été dressé à leur intention après le séisme du 21 mai 2003, puis il a été enlevé par les autorités locales. Depuis, les citoyens de la commune des Eucalyptus sont des laissés-pou-compte. Chaque dimanche, ils organisent un sit-in devant le siège de la wilaya déléguée (daïra), dans l?espoir d?être reçus par son premier responsable, en vain. Cela dure depuis trois ans. Les bâtisses menacent ruine, selon la copie du rapport du CTC, remise à chaque locataire. Des enfants sont exposés ainsi au danger permanent sans que personne réagisse. Les locataires, qui attendent un transfert dans des lieux plus sûrs, ne désarment pas. Ils continuent, en dépit du refus des autorités compétentes, de les recevoir. Ils vivent aujourd?hui dans l?espoir qu?un jour leur voix sera entendue. Mais quand ? S?agissant des propriétaires qui louent des habitations ne répondant pas aux normes, ils s?en tirent à bon compte. Il est légitime de s?interroger : à qui profite cette situation ?