Constat - L'on assiste, depuis quelques années, à un engouement des jeunes pour la danse contemporaine. A ce constat, Faïza Mammeri, directrice, chorégraphe et pédagogue de l'école de danse El- Biar Profil, mais aussi directrice artistique de la compagnie El-Kahinet, dira : «Franchement, la danse a fait ces dernières années un grand boom. L'on peut soutenir qu'il y a eu un grand développement dans ce domaine. Là, on est en train d'avancer à grands pas. On se met justement à l'échelle internationale. Je trouve cela formidable, pour les chorégraphes qui ne sont pas nombreux sur la place d'Alger, mais qui sont là justement pour ouvrir les voies à la nouvelle jeunesse algérienne.» A la question s'il existe encore des préjugés concernant la danse, Faïza Mammeri répondra : «Je ne pense pas qu'actuellement les personnes puissent penser de cette façon.» Faïza Mammeri, pour qui les esprits se montrent plus ouverts et plus réceptifs, soutient que les médias contribuent à vulgariser et promouvoir cet art. «L'information circule en vue de faire connaître la danse, la promouvoir et la vulgariser», dit-elle. «Le public algérien est à l'écoute de cette nouvelle tendance. En plus, il y a la jeunesse qui est l'avenir de l'Algérie. Je ne pense pas qu'on ait une pensée péjorative de la danse. On pense, bien au contraire, que la danse est l'ouverture à toutes les cultures du monde. Et c'est un moyen de laisser s'exprimer son corps et en même temps son cerveau. Le corps, c'est un tout. Je crois que la jeunesse algérienne est en train d'envoyer un message pour dire qu'elle est là, qu'elle existe. Et ce n'est plus le parent pauvre de la culture. C'est une richesse culturelle». Il y a donc un intérêt de plus en plus croissant, et Faïza Mammeri le constate. «Je le constate actuellement dans mon école», dit-elle, et d'ajouter : «Il y a une demande importante. Nous n'avons plus d'espace pour pouvoir répondre à la demande. Je crois qu'il faut penser à ouvrir une infrastructure capable de répondre à cette demande de plus en plus forte. On est là et on essaie de faire le maximum pour les jeunes». A la question de savoir si l'on a les moyens de notre ambition, Faïza Mammeri répondra : «Justement, on n'a pas tellement de moyens. Parce qu'il faut des ateliers pédagogiques, il faut des informations, il faut des stages... Tout cela, on ne l'a pas». Ainsi, Faïza Mammeri estime la nécessité de mettre les moyens nécessaires au développement de la danse et pour permettre à la jeunesse de s'épanouir sur le plan artistique. «Et à commencer avec une école étatique, dirigée par des professionnels», préconise-t-elle.