Résumé de la 1re partie - Ambitieux et brillant, il s'appuya sur le courant réformateur et démagogue pour son ascension politique, stratège et tacticien habile, il repoussa les frontières romaines jusqu'au Rhin. La jeunesse de Jules César s'inscrit dans un contexte de violentes luttes politiques qui opposent les Optimates aux Populares. Les premiers maintiennent une ligne conservatrice et aristocratique qui place le sénat romain au cœur de la République. Les seconds veulent satisfaire les revendications sociales et accorder plus de place politique aux Italiens et aux provinciaux. Il grandit ainsi au milieu de troubles sanglants (première guerre civile) : combats de rue à Rome en 88 avant J.-C. entre les partisans de Caius Marius, chef des Populares, et ceux de Sylla, puis victoire des légions de Sylla sur les Marianistes aux portes de Rome en 82 avant J.-C., suivie d'impitoyables chasses à l'homme contre les proscrits du camp adverse. Ses relations familiales placent Jules César parmi les Populares dans le jeu politique romain. Sa tante Julia fut l'épouse du consul Marius et lui-même épouse, en 84 avant J.-C., Cornelie Cinna la fille de Cinna, successeur de Marius. Malgré ces alliances familiales, Jules César ne semble pas s'être joint aux Marianistes les plus extrémistes lors de la guerre civile qu'ils menèrent contre Sylla. Il est possible que César ait suivi les modérés lorsqu'ils se rallient à Sylla. En 84 avant J.-C., César est choisi (ou est candidat) au sacerdoce de Flamen Dialis (premier prêtre de Jupiter) suite au suicide de Lucius Cornelius Merula durant les proscriptions marianistes. Ce poste honorifique lui interdit toute activité guerrière, donc d'entreprendre le Cursus honorum. Sylla exige que César divorce de Cornelie Cinna et rompe ainsi ses derniers liens avec les Marianistes. César refuse, et doit se cacher, jusqu'à ce que de puissants protecteurs, dont son oncle Aurelius Cotta, fassent fléchir Sylla et cesser la traque. Sylla lui a, entre-temps, bloqué sa nomination comme Flamen Dialis et les interdits qui l'accompagnaient (ainsi que la dot de sa femme et une partie de son héritage). Prudent, César quitte Rome. Il s'enrôle vers 80 av. J.-C. dans l'armée et rejoint avec le préteur Marcus Minucius Thermus le théâtre d'opérations militaires en Asie, où Lucullus assiège Mytilène, capitale de Lesbos qui s'était ralliée à Mithridate VI. César reçoit mission de demander au roi de Bithynie Nicomède IV le renfort de sa flotte. Suétone se fait l'écho d'une rumeur sur la réputation de César, rapportant qu'il aurait eu des relations sexuelles passives avec Nicomède, vice le plus méprisable aux yeux des Romains. Cette suspicion, qui peut être une lourde et classique plaisanterie entre soldats, plutôt qu'une réalité indémontrable, suivra César, depuis les commentaires insultants de ses adversaires jusqu'à son triomphe final. (A suivre...)