Mesure - Le bureau national de l'Association nationale d'insertion scolaire et professionnelle des trisomiques (ANIT) a décidé la suspension «jusqu'à nouvel ordre» des activités des classes spéciales de l'école Chirazi-Sadreddine d'Oran. C'est ce qui a été relevé dans une correspondance adressée hier dimanche aux parents d'élèves. «La reprise des cours ne se fera qu'après la mise en place, par le bureau national, de nouvelles modalités garantissant un fonctionnement normal des classes dans le strict respect des dispositions du statut et des règlements intérieurs», a-t-on expliqué dans le même document. Une décision qui n'a pas manqué de soulever le mécontentement de plusieurs parents d'élèves concernés. Selon ces derniers, cette décision «ne fait que prolonger l'arrêt des cours durement ressenti par les 21 élèves trisomiques scolarisés ainsi que leurs parents». «Il s'agit d'un désengagement non déclaré de l'ANIT», ont fait observer certains d'entre eux. Le président de l'association de wilaya d'Oran pour l'insertion des enfants porteurs de trisomie 21 «Touyour El Jennah», Mohamed Talbi, voit d'un bon œil la mesure prise par le bureau national de l'ANIT. «Nous considérons que cette décision de suspension des classes spécialisées est une solution pour transférer la gestion des deux classes en question à notre association locale. Elle est également la solution idéale pour débloquer une situation de crise qui risque de porter un sérieux préjudice aux élèves et aux éducatrices», a précisé ce responsable. Cette association, agréée en septembre 2012, appelle les services concernés à transférer la gestion des deux classes spécialisées d'Oran pour éviter les risques de déperdition. Les élèves des classes spécialisées pour enfants trisomiques de l'école Chirazi-Sadreddine sont privés de cours depuis le 4 mars dernier suite à la décision du bureau national de l'ANIT de licencier l'enseignante principale. Trois autres éducatrices observent, quant à elles, une grève illimitée depuis la même date, en signe de solidarité avec leur consœur. Selon les dernières données sur ce handicap, deux enfants porteurs de trisomie 21 naissent en Algérie chaque jour, donnant une moyenne de près de 800 nouveaux cas par an. Première cause du handicap mental, cette anomalie génétique les expose à une déficience intellectuelle quasi constante et à des problèmes de santé récurrents. Ils seraient près de 100 000 en Algérie. Des êtres d'une grande fragilité nés avec un chromosome de trop mais avec autant d'attentes que les autres enfants...