Deux classes spéciales d'enfants trisomiques, placés au niveau de l'école Chirazi-Sadredine à hai Bel air (Oran) se trouvent en arrêt de cours depuis lundi dernier, a-t-on appris jeudi auprès des parents d'élèves. "Nos enfants sont privés de cours à cause d'un licenciement abusif de leur enseignante principale, décidé par l'association nationale des enfants porteurs de trisomie (ANIT)", ont-ils souligné, expliquant que trois enseignantes parmi les pédagogues dans cette classe observent depuis le 4 mars courant une grève illimitée en signe de solidarité avec leur consœur. "Le problème est encore plus profond', estime un parent d'élève qui impute cette situation au "manque d'intérêt" qu'accordent certains membres des bureaux de wilaya et national de l'ANIT à cette catégorie d'enfants aux besoins spécifiques et aux enseignantes. "Après plusieurs années de bénévolat et de combat avec le concours des parents pour maintenir cette école, je me retrouve licenciée, simplement pour le fait d'avoir proposé un aménagement horaire selon une approche participative pour permettre un contact avec les parents d'élèves", a souligné cette enseignante. "Sous payée et sans couverture sociale, outre les blocages répétitifs des salaires, je tiens à cœur cette fonction que je conçois comme un acte social responsable envers les enfants trisomiques", a-t-elle ajouté en sa qualité de psychologue. Zakaria, un enfant trisomique qui comptait ce jour fêter avec ses camarades ses 14 bougies, a accueilli cet arrêt de cours, son unique univers, avec une profonde déception. "Je veux fêter mon anniversaire avec ma maitresse Hanane", s'est il crié les larmes aux yeux. Questionnés sur ce problème, des membres de l'ANIT du bureau d'Oran, ont refusé de se prononcer invitant le journaliste de l'APS ''à voir avec le bureau d'Alger qui a tranché ce cas''. Selon un document émanant du bureau d'Alger, en possession de l'APS, la décision du licenciement de cette enseignante décidée par la commission de discipline est liée à ''l'insubordination et insultes envers des responsables de l'association''. Entre autres faits qui lui sont reprochés, tels que rapportés dans document, remis aux membres de la commission de discipline, figure le fait qu'elle a '' discuté avec un inspecteur de la circonscription de l'école Chirazi sur des questions d'horaires et des programmes scolaires de l'ANIT''. Ces faits reprochés sont considérés comme ''graves'' par l'Association. Cette grève des enseignantes des classes spéciales de l'école ''Chirazi Sadredine'', qui est à son quatrième jour, se poursuit, alors que le climat est délétère dans d'autres classes spécialisées de la wilaya, ont affirmé des parents d'élèves qui se désolent que leurs enfants soient les victimes d'une situation qui les dépassent.