Spectacle A quelques kilomètres d?El-Menia, plusieurs étendues verdoyantes succèdent aux terres arides. Elles s?étendent sur plusieurs hectares de part et d?autre de la Route nationale. C?est là le résultat du programme de la revalorisation des terres entrepris par l?Etat à la fin des années 1980. Selon ce programme, l?Etat donne quelques hectares à toute personne voulant travailler la terre et lui fournit une aide financière. La superficie allouée au bénéficiaire dépend du type de culture qu?il veut entreprendre. S?il veut étendre son activité, l?Etat lui fournit d?autres terres. Mohammed Hadjadj est l?un de ces bénéficiaires. Sur une exploitation de près de 500 ha, il a pu créer une véritable Mitidja en miniature. Des orangers, de la vigne, des palmiers, des abricotiers, des oliviers et a même un élevage de vaches? Un véritable plaisir pour les yeux, à faire oublier que c?est le sud. Cet industriel a préféré changer de métier et investir dans l?agriculture. «Un investissement dans l?industrie coûte très cher dans cette région, loin du Nord. En revanche El-Menia est riche en eaux et en soleil, éléments essentiels pour l?agriculture. Si on ajoute à cela un potentiel humain et matériel, on peut faire un paradis», dira-t-il. Il a bénéficié des premiers hectares en 1989. «Puis j?ai travaillé avec mes propres moyens financiers.» La première étape qu?il a entreprise consistait à creuser un forage de 220 m de profondeur :«Il m?a coûté très cher, mais l?eau est vitale pour l?agriculture.» En effet, ce forage lui a permis d?irriguer toute son exploitation agricole. Et ce, en utilisant deux systèmes d?irrigation : le goutte-à-goutte, pour fournir de l?eau aux arbres et l?irrigation par aspersion pour procurer de l?eau aux blés. La deuxième étape était de fertiliser la terre grâce aux engrais. Une fois la terre prête, il a commencé la plantation des arbres, en utilisant le système de l?agriculture en espaliers (en strates). Cela consiste en l?implantation de plusieurs sortes d?arbres dans une même superficie : les palmiers qui servent de brise-vents, les oliviers, les orangers et la vigne. Le tout donnera un dégradé d?arbres selon la taille. Une partie de la terre a été réservée à la culture des céréales. Pour clore le cycle, M. Hadjadj a investi dans l?élevage bovin, ovin et camelin. Les produits de cette ferme sont vendus dans plusieurs villes du pays, même au Nord. La livraison se fait par ses propres moyens ou parfois par les camions des clients. «Les prix, ici sont très abordables. La pomme de terre se vend 16 DA / kg, Deglet nour, la meilleure qualité des dattes, coûte entre 40 et 45 DA / kg. Le 10 juin sera prête la première récolte des raisins. Ils seront vendus 70 DA/kg alors qu?au Nord, ils seront cédés à 370 DA / kg», dira M. Hadjadj. «La semence du blé commencera d?ici à 20 jours et la récolte sera vendue à L?Oaic de Ghardaïa qui s?occupera de sa commercialisation», ajoutera-t-il. Pour encourager ces exploitations, l?Etat fournit une aide financière pour l?achat d?accessoires d?irrigation et la subvention du payement de l?électricité. Cette ferme est créatrice d?emplois, également. C?est ainsi que 50 postes d?emploi permanent et 200 saisonniers ont été créés. Pour éviter la pénuries des produits agricoles, M. Hadjadj construit une chambre froide qui lui permettra de stocker les produits.