Résumé de la 3e partie La foule était très compacte dans Hifukusho. Tanaka se sentait comme prisonnier mais à l?abri, car toute la ville de Tokyo brûlait. «Vous comprenez, monsieur, mon père, comme les autres adultes, avait toujours parlé d?un incendie possible et toujours prévu ce qu?il fallait faire selon les circonstances. Mais il n?avait jamais vu le Hedo no Hana. ? Qu?est-ce que c?est Tanaka, de quoi parles-tu ? ? Hedo no Hana cela veut dire ??fleur de Heno?, monsieur. Seuls certains vieux en avaient entendu parler. C?est ce qui a perdu ma famille, monsieur. C?est pourquoi ils sont mélangés, là, avec tous les autres, dans la montagne de cendres? ? Mais qu?est-ce que c?est que cela, Tanaka, la fleur de Heno ? ? Quand une ville en bois grande comme Tokyo, brûle entièrement et partout en même temps, cela produit une chaleur telle qu?il y a des phénomènes curieux. Comme des tornades. ? Des tornades ? ? Oui, monsieur, des tornades de feu. Quelque part dans la foule, un homme qui devait savoir ce que c?était, les a aperçues au loin, malgré la hauteur des murs. Il s?est mis à crier : ?Hedo no Hana ! Hedo no Hana !? A proprement parler, cela veut dire la fleur de Heno, qui est très rouge. Au figuré, c?est la fleur de feu. Tout le monde a levé la tête et les a vues. Il y en avait plusieurs. Des tornades de feu ! Elles tourbillonnaient en l?air, vers le sud-est, de l?autre côté du fleuve. Elles volaient comme si elles avaient été des êtres vivants. Elles venaient vers nous. Au moins une dizaine. A ce moment, il y a eu un énorme silence. On n?entendait plus que le souffle des tornades. Et puis, une femme s?est mise à hurler. Et une autre, et puis tout le monde ! Les fleurs de Heno ont franchi le mur en tourbillonnant, et se sont abattues sur la foule ! ? Tu veux dire, des tornades de feu, qui volaient vraiment en l?air, et qui avançaient ? ? Oui, monsieur. On aurait dit le feu des dieux, la fin du monde ! Cela peut se produire quand toute une ville brûle en même temps. Nous avions tout Tokyo en feu autour de nous. La chaleur devait être terrible sur toute la ville. En revanche, au-dessus de notre enceinte murée de cinquante hectares, où rien ne brûlait, l?air devenait très chaud, mais beaucoup moins que sur la ville. Je ne comprends pas, monsieur, ces histoires de pression et de dépression. En tout cas, on m?a expliqué que notre terrain où rien ne brûlait à dû faire appel d?air. Les tornades de feu ont franchi les quatre cents mètres du fleuve, puis le mur d?enceinte du terrain et se sont abattues sur les gens. C?étaient des flammes volantes ! J?ai d?abord vu brûler les parapluies que les gens tenaient au-dessus d?eux ; puis les cheveux des femmes, les chapeaux des hommes, je ne peux pas oublier, monsieur ! Les têtes des gens brûlaient et les enfants, monsieur, qui étaient sur les épaules des gens pour ne pas étouffer, s?enflammaient les premiers ! Les tornades de feu brûlaient le dessus de la foule debout, la plupart des gens ne pouvant même pas se coucher, tellement ils étaient serrés les uns contre les autres ! Monsieur, je suis encore vivant, mais je ne serai jamais plus le même, depuis que j?ai vu cela. Le pire est que cela ne prenait pas partout à la fois ! Les tornades de feu arrivaient les unes après les autres par-dessus le mur, léchaient les têtes des gens sur une grande surface, puis elles s?éteignaient, puis il en arrivait une autre?» (à suivre...)