Il y a autant de réglementations de taxi qu?il y a de villes en Algérie ! À Alger, les courses peuvent être jumelées, mais pas par tous les taxis. A Oran il est toléré mais répond à d?autres critères. Encore, faut-il savoir que jumelage ne signifie pas que les trois ou quatre clients vont se partager le prix de la course. Bien au contraire, chacun devra payer le prix affiché au compteur, y compris les temps supplémentaires et d?attente qu?il a fallu consacrer pour déposer les autres clients. Le taxi ne va pas là où vous allez, c?est vous qui devez lui demander où il va ! Si d?aventure, vous avez la chance de trouver un taxi qui veut bien vous emmener où vous voulez, n?essayez pas d?empêcher le chauffeur de prendre d?autres clients en cours de route. Si l?état de la route de votre destination est mauvais, ne soyez pas étonné de vous voir débarqué, sans autre forme de procès et après avoir été prié de payer le trajet parcouru. L?état de saleté dans lequel vous trouverez certains taxis ne doit pas vous choquer. En tout cas, ne vous en plaignez pas. À moins d?être plus costaud que le chauffeur. Tout comme la cacophonie musicale ou les prêches de chouyoukh égyptiens distillés à plein tube et que vous devrez subir sans broncher. Tout comme la tenue débraillée du chauffeur. Qu?il soit en short ou en djellaba, qu?il fume comme une cheminée, qu?il empeste l?oignon, que les coussins soient crasseux, qu?il ne vous ouvre pas la malle et qu'il vous oblige à garder vos bagages sur les genoux, que les autres clients vous prennent toute la place et vous enfoncent les coudes dans les côtes, tout cela ne doit pas vous faire sortir de vos gonds. On vous virerait illico et on vous inviterait à louer un taxi à la journée, pour vous tout seul. On doit être riche quand on est exigeant comme vous ! Au fait, dit-on «taxieur» comme en Algérie ou «taxiste» comme en Tunisie ? Ni l?un ni l?autre, on dit chauffeur de taxi !